19 rue Jacob
75006 PARIS
Métro Saint Germain des Prés ou Mabillon
Invité : Yves Charbit
Résumé : Quels sont les fondements théoriques de la migration ? Dans les Lois, Platon propose des modalités précises de création d’une colonie par immigration. Les mesures proposées pourraient être interprétées comme les éléments d’une politique moderne de peuplement, mais cette lecture de Platon est erronée. Une analyse approfondie d’un autre dialogue, le Critias, et du traitement par Platon du mythe de l’Atlantide, révèle le lien profond entre les migrations et la colonisation : l’hostilité de Platon s’enracine dans sa critique de la politique impérialiste du parti démocratique au pouvoir à Athènes et dans son admiration pour le régime oligarchique de Sparte.
Marx, à la suite des économistes classiques, considère que la croissance démographique est induite par la croissance économique. Dans le Capital, la mobilité interne et internationale est indissociable du concept d’armée industrielle de réserve. Mais la confrontation de la théorie aux données démographiques dont Marx disposait révèle de lourdes fautes d’analyse. En réalité un très sérieux problème d’incohérence épistémologique se pose dans son analyse de la croissance démographique. L’explication est d’ordre idéologique : Marx a été contraint à sacrifier la rigueur de l’analyse à un enjeu crucial, celui de la prédiction de l’effondrement du capitalisme.
On conclura par quelques réflexions d’ordre épistémologique et méthodologique.