Etre étudiant à Ouagadougou. Itinérances, imaginaire et précarité

Dans le cadre du séminaire organisé par l’ARES (Association pour la recherche sur l’éducation et les savoirs) et l’Équipe « famille, éducation » du Ceped, Jacinthe MAZZOCCHETTI (UCl-Louvain la Neuve - LAAP) intitulée “Etre étudiant à Ouagadougou. Itinérances, imaginaire et précarité”

Résumé

Les étudiants et les diplômés de l’Université de Ouagadougou (Burkina Faso) ont vu leur statut bouleversé ces vingt dernières années (post-ajustement structurel). Bien que le lien entre études, fonctionnariat et réussite sociale reste présent dans leurs représentations et celles de leurs familles ; leurs aspirations sont de plus en plus remises en question par les situations de chômage des diplômés. Ce contexte, propice aux désillusions, amène également créativité et innovations. De nouvelles voies d’accès à la réussite et à la reconnaissance se dessinent, imbriquées dans des logiques de mobilité sociale à travers le projet scolaire. Ainsi, par exemple, la fréquentation des « tontons », ces hommes plus âgés, « capables » financièrement ou encore la recherche de réseaux par affiliation politique, au-delà des enjeux de survie, sont des logiques de moyen terme avec, pour finalité, de plus grandes possibilités professionnelles ou maritales… Au travers de ces deux études de cas, seront également discutés le type de savoirs transmis par les universités africaines héritées de la période coloniale et postcoloniale, ainsi que l’usage concret par les étudiants des savoirs acquis. Enfin, l’échec des projets de mobilité sociale articulés à l’enchaînement entre études, diplôme et emploi sera mis en tension avec les tactiques d’appropriation et de recyclage des capitaux scolaires comme voie d’accès à la mondialité.