Séminaires de l’axe 3

Jeunesse scolaire et universitaire comme « problème public » et l’enseignement supérieur au Niger (fin des années 1950 – 1980)

5 avril 2012
16h-18h
Jeunesse scolaire et universitaire comme « problème public » et l’enseignement supérieur au Niger (fin des années 1950 – 1980)
Séminaires de l’axe 3
@ CEPED

19 rue Jacob, 75006 Paris

Invité : Tania SMIRNOVA (doctorante, EHESS)

L’exposé présente une partie d’une thèse en cours sur le rôle joué par le mouvement des élèves et des étudiants dans la façon dont l’Etat prenait en charge la politique publique en l’enseignement supérieur au Niger depuis de la fin des années 1950 jusqu’aux années 2000. Sera abordée la période concernant la genèse et institutionnalisation de la protestation dans le milieu scolaire et universitaire pendant les périodes du parti unique de Diori Hamani et du régime militaire de Seyni Kountché. La naissance des contestations à la fin des années 1950 peut être associée à l’influence du parti Sawaba et aux idées de la FEANF. Même en étant spontanées, et très peu organisées au début, les contestations alimentaient l’image des scolaires comme une menace potentielle à la stabilité du pouvoir. Cette image s’est considérablement renforcée après les évènements de mai 68 dakarois. La naissance et développement du mouvement allaient d’ailleurs de pair avec l’institutionnalisation du système d’enseignement nigérien et surtout la mise en place du premier établissement d’enseignement supérieur à Niamey en 1971. Aussitôt, l’Union des Scolaires du Niger est devenu une organisation quasi-clandestine d’inspiration marxiste qui avait son propre organe, outils de propagande, structures de contrôle hiérarchiques.
La jeunesse scolaire et universitaire Nigérienne constituait alors une sorte de « problème public » pour les gouvernements du parti unique et du régime militaire. Comment ce problème a été géré par le pouvoir ? Comment s’était-il traduit dans la façon d’agir dans le domaine d’enseignement supérieur ? Quel était l’aboutissement institutionnel de ce processus pour l’enseignement supérieur au Niger ? Cette partie de la thèse s’appuie principalement sur l’analyse des entretiens menés avec les militants actifs de l’époque, les étudiants et les enseignants, avec les hauts fonctionnaires, l’étude de la presse officielle et clandestine, du Journal Officiel.