Soutenance de thèse

Marine AL DAHDAH soutient sa thèse

20 janvier 2017
10h-13h30
Marine AL DAHDAH soutient sa thèse
Soutenance de thèse
@ La Sorbonne, Amphithéâtre Durkheim (Galerie Claude Bernard – escalier I - 1er étage).

1 rue Victor Cousin 75005 Paris
Accès en transports : RER B Saint-Michel ou Luxembourg. RER C Saint Michel.
Métro 4 Odéon.
Métro 10 Cluny-La Sorbonne.
En raison du plan Vigipirate en vigueur, pensez à vous munir d’une pièce d’identité. Ce document pourra vous être demandé à l’entrée du bâtiment de la Sorbonne.

Marine AL DAHDAH soutient sa thèse intitulé “Les mobiles du développement : Santé maternelle par téléphone portable au Ghana et en Inde.”

Le jury sera composé de :

  • Annabel Desgrées du Loû, Directrice de Recherche à l’IRD, Directrice de thèse.
  • Cécile Méadel, Professeure à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Directrice de thèse.
  • Isabelle Guérin, Directrice de Recherche à l’IRD, Rapporteure.
  • Josiane Jouët, Professeure émérite de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Rapporteure.
  • Maurice Cassier, Directeur de Recherche au CNRS, Président du Jury.
  • Vinh-Kim Nguyen, Professeur à l’Université de Montréal, Examinateur.

Résumé :
Avec 7 milliards d’usagers, le téléphone portable devient la technologie de communication la plus utilisée dans le monde. Des alertes SMS au glucomètre mobile, les systèmes de santé du monde entier y recourent de manière croissante. Les programmes qui utilisent le téléphone portable pour améliorer la santé constituent un nouveau secteur de la télésanté appelé mHealth ou mSanté. Peu de recherches ont été réalisées sur leur déploiement en particulier dans les pays du Sud. A travers l’étude d’un programme global de santé maternelle au Ghana et en Inde, la thèse apporte un premier regard sur ces dispositifs. Mobilisant les études sur les sciences et les techniques, la sociologie de la santé, les études d’usages et l’analyse de discours, cette recherche précise les assemblages sociotechniques propres à la mSanté dans le champ biomédical mondialisé et analyse les conséquences des technologies mobiles sur la prise en charge et la santé des femmes ciblées.

La thèse explore d’abord le modèle de « développement numérique » promu par les dispositifs de mSanté : un modèle qui établit une relation particulière aux savoirs et à la science, qui intègre l’expansion des technologies numériques d’une part et de leurs marchés d’autre part comme source de progrès et de croissance pour les Suds. La thèse montre que ce modèle techniciste et mercantile du développement déplace des inégalités Nord-Sud et reconduit des logiques impérialistes. La thèse analyse ensuite la place de l’information et des données de santé dans ces projets. Présenté comme le moyen principal de combattre la mortalité prématurée et de maintenir en bonne santé les populations, la responsabilisation du patient couplée au pilotage de la santé par les données numériques caractérise le dispositif étudié. L’enquête montre que le soin ne peut être entièrement capturé par des techniques d’encodage et de transmission et qu’en cherchant à rationaliser les services de santé à travers la sous-traitance du soin à des patients « informés », à des systèmes automatisés et à des personnels précarisés, le dispositif technique dégrade les relations interpersonnelles indispensables au soin. Enfin, la thèse examine les rapports de pouvoir multiples dans lesquels s’inscrit la mSanté. Les acteurs de la mSanté déploient des programmes ciblant les femmes et entendent compenser des inégalités de genre grâce au téléphone portable, considéré comme un outil d’empowerment. L’enquête multi-située montre comment loin d’annuler des relations inégalitaires, le dispositif technique renforce, compense et transforme des inégalités de manière différente selon son contexte d’insertion.

L’idée que les technologies numériques permettent une amélioration de la prise en charge, une diminution des disparités de santé et une optimisation des systèmes de santé a pris corps ces dernières années dans un ensemble de dispositifs techniques variés. Ainsi, la mSanté dans les pays en développement participe d’un mouvement plus général de globalisation et de technologisation de la biomédecine. L’analyse dépasse donc le cas de la téléphonie mobile pour montrer comment les technologies numériques participent à l’émergence de nouveaux pouvoirs, à la globalisation et à la mise en données de la santé, à la transformation du soin et des pratiques de santé.

La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié-e-s. Merci de bien vouloir me confirmer votre présence pour en faciliter l’organisation.