Séminaires de l’axe 1

« Du sida à la santé globale, de l’intime au politique »

9 décembre 2014
14h-16h
« Du sida à la santé globale, de l’intime au politique »
Séminaires de l’axe 1
@ Ceped - salle Asie

19 rue Jacob
75006 Paris

Une présentation de Fred Eboko, socio-politiste, (Ceped/IRD)

Résumé
Cette présentation porte sur l’évolution politique des questions de santé en Afrique, à partir ce qu’il est convenu d’appeler « la lutte contre le sida ». Après un regard synoptique sur la construction de ses objets de recherche, basés sur l’analyse politique des question de santé et en particulier du glissement progressif des enjeux liés à « l’intime » vers des réponses bâties sur le socle du « politique », l’auteur tentera de mettre en lumière la montée en puissance des débats sur « la santé globale ».
Deux points forts théoriques constituent les piliers de cette intervention : les modèles politiques différenciés de réponses politiques des Etats africains face au sida, puis la construction d’un outil d’analyse transversal. Il s’en suivra une ébauche de comparaison entre plusieurs politiques de santé (sida, tuberculose, paludisme) et entre plusieurs politiques publiques en Afrique (santé, éducation, biodiversité). Cette approche comparée, entre sous-secteurs de la santé, puis entre différents secteurs montre des récurrences marquées par la présence de plusieurs types d’acteurs homologues, quel que soit le secteur ou sous-secteur (organisations internationales, agences de coopération bilatérale, organisations non-gouvernementales internationales, associations nationales et/ou locales, partenaires privés, acteurs et institutions étatiques). Cet outil qui s’appuie sur une cartographie dynamique des acteurs et sur une « gouvernance multi-niveaux » est nommé par l’auteur : « la matrice de l’action publique en Afrique ».
Chaque type d’acteurs sera défini par sa fonction, sous le terme « d’agence ». Les « affinités électives » qui structurent les relations entre certains partenaires, au détriment d’autres, fondent l’hypothèse qui suit : ce qui produit des différences, en termes de célérité, d’acuité et de synergies, d’une action publique à l’autre, est la construction ou non de « communautés épistémiques », à savoir la capacité à transformer des communautés de savoir en communautés de pouvoir. Cette « matrice » permet, pour chaque secteur, d’identifier à quel niveau de relations entre acteurs/institutions se situe le curseur le plus décisif d’une action publique donnée. Dans ce registre, l’historicité de la réponse institutionnelle à l’épidémie à VIH dans le monde – et en Afrique en particulier – constitue l’archétype de la construction d’une ou de plusieurs « communautés épistémiques » dont se sont inspirées d’autres politiques d’inspiration internationale, avec des fortunes diverses, depuis la fin des années 1990.
Mots clés  : Santé – Sida – Action publique – Partenariats internationaux – Etats africains

Contact : fred.eboko chez ird.fr