Soutenance de thèse

Soutenance de thèse de Aissata Igodoe

13 novembre 2018
14h-17h
Soutenance de thèse de Aissata Igodoe
Soutenance de thèse
@ Université Paris Descartes Centre universitaire des Saints-Pères, bâtiment Jacob, salle J.536

45 rue des Saints-Pères
75006 Paris

Aissata Igodoe soutient sa thèse de sociologie, « Scolarisation des filles et genre : influence des rapports sociaux de sexe sur la scolarisation des filles au Niger », réalisée sous la direction de Marie-France Lange et Mahaman Sanoussi Tidjani Alou.

Devant un jury composé de :
Nathalie BONINI, Maître de conférences, Université François-Rabelais de Tours
Dominique DARBON, Professeur de science politique, Institut d’études politiques de Bordeaux, rapporteur
Bénédicte GASTINEAU, Chargée de recherche à l’IRD, Laboratoire Population Environnement Développement UMR 151 (Aix-Marseille Université – IRD)
Emmanuel GRÉGOIRE, Directeur de recherche émérite à l’IRD, UMR PRODIG (CNRS, IRD AgroParistech, Université Paris 1, Université Paris 4, Université Paris 7)
Suzie GUTH, Professeur émérite des universités, Université de Strasbourg, rapporteur
Marie-France LANGE, Directrice de recherche à l’IRD, UMR CEPED (Université de Paris Descartes et IRD), directrice de thèse
Mahaman Sanoussi TIDJANI ALOU, Professeur de science politique, Université Abdou Moumouni de Niamey, directeur de thèse

Résumé :
Notre recherche analyse l’influence des rapports sociaux de sexe sur la scolarisation primaire des filles au Niger, à partir d’une enquête qualitative menée dans une région rurale et dans une région urbaine du Niger auprès des acteurs étatiques des politiques publiques, d’enseignant-e-s et de parents. En 2015-2016, le taux brut de scolarisation primaire s’établissait à 82,1 % pour les garçons contre 70,2 % pour les filles. Cet écart de scolarisation entre les filles et les garçons est plus ou moins important selon les régions et entre les milieux urbain et rural. Dans ce contexte, l’État nigérien tente de promouvoir la scolarisation des filles en favorisant l’implication des femmes dans les actions publiques notamment à travers la mise en place des points focaux SCOFI, la création des Associations des mères éducatrices dans les écoles ou encore en voulant affecter davantage d’enseignantes dans les zones rurales où la scolarisation des filles est la plus faible. Par ailleurs, nos enquêtes révèlent que l’adhésion des parents à la scolarisation des filles repose en partie sur leurs représentations de l’influence de l’instruction sur les rôles sociaux de mère et d’épouse qu’ils souhaitent que leurs filles investissent de façon prioritaire. En ville, les parents sont favorables à la scolarisation des filles parce qu’elle permettra l’insertion économique de ces dernières et favorisera, entre autres, la participation financière des filles à leur futur foyer. Par contre, dans les villages, certains des parents enquêtés rejettent la scolarisation des filles, parce qu’ils craignent les effets subversifs de l’école sur les valeurs qu’ils souhaitent que leurs filles acquièrent et sur les comportements futurs de ces dernières. À l’école également, les représentations des enseignant-e-s sur l’importance de l’instruction féminine ou encore les tâches qu’ils confient à leurs élèves se différencient selon le sexe de ces derniers. Ainsi, les attitudes des enseignants et des enseignantes, tout en étant favorables à la scolarisation des filles, s’inscrivent aussi dans une perspective de genre.

Mots-clés :
Scolarisation des filles, genre, enseignement primaire, politiques publiques, stratégies éducatives familiales, Niger