Soutenance de thèse

Soutenance de thèse de Charles Kaboré

28 novembre 2017
14h-17h
Soutenance de thèse de Charles Kaboré
Soutenance de thèse
@ Salle de conférence R229.

Université Paris Descartes
45 rue des Saints-Pères
75006 Paris

Charles Kaboré soutient sa thèse en épidémiologie portant sur «  Les déterminants de la césarienne de qualité en Afrique de l’ouest », réalisée sous la direction d’Alexandre Dumont.

Résumé de la thèse

Devant l’augmentation importante des taux de césarienne dans le monde, l’OMS a déclaré en 2015 que « la priorité ne devrait pas être d’atteindre un taux spécifique mais de tout mettre en œuvre pour pratiquer une césarienne chez toutes les femmes qui en ont besoin ». Dans cette déclaration, l’OMS rappelle également que les taux populationnels de césarienne supérieurs à 10 % ne sont pas associés à une réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale et recommande un suivi des taux des césariennes au niveau des hôpitaux pour s’assurer d’une pratique optimale. Au Burkina Faso, le taux populationnel de césariennes reste encore faible (2% en 2012). Cependant, depuis l’exemption partielle (80%) pour les familles du paiement à l’acte en 2006, et la mise à disposition de médecins généralistes, sages-femmes et infirmiers formés à la pratique des césariennes dans les hôpitaux les plus reculés, on observe une augmentation constante des taux de césariennes dans les établissements de santé et il est difficile de savoir si toutes ces interventions sont réellement utiles.
L’objectif principal de cette thèse est d’identifier les déterminants d’une césarienne de qualité en Afrique de l’Ouest pour orienter les politiques de santé reproductive dans les pays concernés. Dans un premier travail réalisé au Burkina Faso, nous avons montré qu’indépendamment de la qualification de la personne qui réalise la césarienne, la revue systématique par les pairs des dossiers cliniques ou partogrammes dans les services de maternité contribuait à améliorer le niveau de connaissance du personnel en matière de gestion du travail et de l’accouchement compliqué. Dans la deuxième partie de cette thèse, nous avons montré toujours au Burkina Faso, que ce sont les femmes issues des ménages les plus favorisés qui ont le plus souvent recours à une césarienne sans raison médicale, en particulier lorsqu’elle est réalisée par du personnel moins qualifié. Dans la dernière partie, nous nous sommes intéressés aux femmes avec un antécédent de césarienne car c’est ce groupe qui contribue le plus au taux élevé de césarienne dans les hôpitaux. A partir des données issues d’une enquête multicentrique au Sénégal et au Mali, nous avons comparé les indicateurs de morbidité et de mortalité entre les femmes qui avaient tenté un accouchement par voie vaginale et celles qui avaient eu recours à une césarienne programmée avant le travail. Les résultats ont montré que pour les femmes sans facteurs de risque, la pratique systématique d’une césarienne n’était pas justifiée et qu’il était raisonnable dans ce contexte de proposer une épreuve du travail.
Les résultats de cette thèse ont permis de développer et de mettre en œuvre un essai d’intervention visant la réduction des césariennes sans raison médicale. Les résultats de cet essai devraient permettre de proposer des mesures efficaces pour accompagner les politiques de santé reproductive en Afrique de l’Ouest et éviter une sur-utilisation des services suite à la levée des barrières géographiques et financières.

Mots-clés  : césariennes non médicalement justifiées ; Afrique de l’ouest ; gestion du travail et de l’accouchement ; accouchement vaginal après césarienne