Soutenance de thèse

Soutenance de thèse de Shimeen-Khan Chady

16 novembre 2018
14h-17h
Soutenance de thèse de Shimeen-Khan Chady
Soutenance de thèse
@ Amphithéâtre Durkheim - Sorbonne

Galerie Claude Bernard, escalier i, 1er étage
17 rue de la Sorbonne
75005 Paris

Shimeen-Khan Chady soutient sa thèse de sociolinguistique, "Des marqueurs aux mouvements discursifs dans des interactions entre jeunes Mauriciens plurilingues", réalisée sous la direction de Christine Deprez.

Devant un jury composé de :
Auzanneau, Michelle, Professeure
Delamotte, Régine, Professeure émérite, rapporteure
Deprez, Christine, Professeure émérite, directrice de thèse
Lambert, Patricia, Professeure
Salazar Orvig, Anne, Professeure
Véronique, Georges Daniel, Professeur émérite, rapporteur

Résumé :
Ce travail porte sur la variabilité de quelques marqueurs discursifs (désormais MD) chez des jeunes Mauriciens plurilingues, âgés de 16 à 19 ans. Ayant à leur disposition le créole mauricien et le français, langues proches entre lesquelles les frontières sont floues, ces jeunes présentent souvent des pratiques interlectales qui confirment l’hypothèse d’une décrispation de la diglossie.
Les MD, particulièrement saillants dans les phénomènes de contacts de langues, ont été choisis comme entrée pour tenter de trouver une cohérence dans l’hétérogénéité rencontrée. L’objectif est d’analyser ici le rôle de l’alternance de formes a priori « plus françaises » et « plus créoles » de 4 ensembles de MD dans la socialisation de ces jeunes.
Le corpus est constitué d’environ 6h de conversations, auto-enregistrées par 9 jeunes, en 2014. Les données sont complétées par des confrontations à des passages sélectionnés servant à recueillir les ressentis des locuteurs sur leurs usages, ainsi que par divers entretiens et observations, réalisés notamment lors d’un terrain exploratoire en 2013.
Ne prenant sens qu’en contexte, les MD mettent en évidence les rapports entre les interlocuteurs, entre le locuteur et son discours et marquent l’articulation entre différentes parties du discours. Ils marquent divers mouvements à travers lesquels les interactants se construisent un espace multidimensionnel fournissant un cadre d’interprétation de leurs usages. Les MD apparaissent alors comme des outils essentiels dans l’interprétation des constructions de sens, à la fois linguistique et social, à l’œuvre dans la dynamique de l’interaction. Leurs alternances renforcent leur rôle en tant qu’indices de contextualisation.
Cette thèse se situe ainsi dans une approche sociolinguistique interactionnelle, suivant le courant ethnométhodologique, qui refuse de se baser sur des catégories sociales ou langagières prédéterminées et montre comment la variation sociolinguistique s’élabore à travers la dynamique interactionnelle.

Mots-clés : Interaction – contact de langues – marqueurs discursifs – mouvements discursifs – Maurice