2018

Pratiques contraceptives des femmes originaires d’Afrique sub-Saharienne en France

Barbara MARAUX

Thèse d’épidémiologie soutenue par MARAUX Barbara sous la direction d’Annabel DESGREES DU LOU et de France LERT (université Paris Sud), le 11 décembre 2018 à l’université Paris Sud.

Cette thèse s’est inscrite dans le cadre du projet de recherche PARCOURS.

Axe 1 - Santé, vulnérabilités et relations de genre au Sud

Résumé du projet de thèse

Pour les immigrées d’Afrique sub-Saharienne l’arrivée en France peut constituer une rupture dans leur trajectoire sexuelle, affective et reproductive. Si un certain nombre a fait l’expérience d’une grossesse avant leur arrivée, d’autres n’auront pas encore débuté leur vie reproductive. Toutefois et pour les femmes qui le souhaitent, l’arrivée en France, et le changement du paysage contraceptif peut être l’occasion d’accéder à une contraception efficace ou bien de changer de méthode.
Dès lors, est-ce qu’en plus des facteurs classiques liés à contraception, la migration ou plutôt les caractéristiques de cette migration influencent l’usage de la contraception chez les migrantes ?
L’étude de la fécondité-fertilité des immigrées va dans ce sens. En France, de manière globale, la fécondité des femmes immigrées est plus élevée que celle des femmes natives : 2.50 enfants par femme contre 1.65, la moyenne générale pour le pays s’établissant à 1.72. Mais l’âge à la migration joue un rôle décisif. Les immigrées entrées très jeunes en France, avant l’âge de 13 ans, ont à peine plus d’enfants que les femmes nées en métropole (la différence n’atteint pas 0.4 enfant en plus en moyenne), alors qu’à l’opposé, si elles sont entrées vers 25 ou 30 ans, leur fécondité est très supérieure à celle des autres femmes. Quoi qu’il en soit, il existe un jeu entre les caractéristiques de la migration et l’usage de la contraception.
Toutefois, le paysage contraceptif des immigrées n’est pas encore spécifiquement documenté en France et elles ne constituent sans doute pas un groupe homogène. D’une part, les femmes immigrées d’Afrique sub-Saharienne représentent un échantillon faible au sein des enquêtes nationales sur la contraception (<1% dans l’enquête Fecond), et d’autre part les immigré.e.s d’Afrique sub-Saharienne sont très touché.e.s par le VIH et l’hépatite B, deux maladies sexuellement transmissibles intimement liées à la vie reproductive.
Le but de notre travail est de documenter la contraception des femmes immigrées d’Afrique sub-Saharienne en France. Premièrement en étudiant le cas spécifique de la contraception des femmes séropositives pour le VIH. Secondairement, en étudiant les facteurs qui influencent l’adoption d’une contraception médicale parmi les femmes immigrées d’Afrique sub-Saharienne non séropositives pour le VIH. Puis, pour finir, nous réaliserons une comparaison des pratiques contraceptives des femmes immigrées d’Afrique sub-Saharienne après leur arrivée en France selon le pays d’origine.

Mots-Clés

contraception, immigrées, Afrique sub-Saharienne, sexualité, reproduction, VIH, Hépatite B.

Zone géographique

France, Ile de France.