1 rue Victor Cousin
75005 Paris
Charlotte VAMPO soutient sa thèse de doctorat en ethnologie
Directeur de la Thèse : Olivier Leservoisier
La soutenance se tiendra devant un jury composé de
Agnès Adjamagbo (examinatrice), Chargée de recherche, IRD
Laurent Bazin (examinateur), Chargé de recherche, CNRS
Muriel Gomez-Perez (rapportrice), Professeure, Université Laval
Olivier Leservoisier (directeur), Professeur, Université Paris Descartes
Adelina Miranda (rapportrice), Professeure, Université de Poitiers
Véronique Petit (examinatrice), Professeure, Université Paris Descartes
Résumé de la thèse
Dans le contexte de mondialisation néolibérale, l’accès par les femmes au marché économique est perçu comme la clef de leur « émancipation » et de leur « empowerment ».
C’est à partir d’une enquête ethnologique de longue durée auprès de nouvelles générations de cheffes d’entreprise à Lomé que la thèse interroge ce modèle du développement qui associe entrepreneuriat des femmes et transformations des rapports sociaux de sexe.
À la différence des « Nana Benz » de Lomé et d’autres commerçantes africaines au faible capital scolaire traitées dans la littérature sur l’entrepreneuriat, les cheffes d’entreprise de l’enquête présentent un profil inédit. Elles sont diplômées du supérieur, d’origine sociale le plus souvent favorisée, de l’économie formelle, et engagées par ailleurs dans des associations d’entrepreneures visant à promouvoir « le renforcement des capacités des femmes ».
La thèse analyse les effets de l’autonomisation économique des femmes, associée à un gain d’argent pour elles-mêmes, mais aussi de plus en plus à destination du ménage, sur les rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes. Dans cette perspective, les itinéraires d’accumulation des cheffes d’entreprise sont décrits afin de voir les moyens de la réussite sociale, et le poids du contexte international sur leurs idéaux de la réussite au-delà du seul aspect économique.
La thèse donne ainsi un éclairage sur la circulation du concept de genre dans le développement. Elle questionne le rapport entre autonomisation, individualisation et émancipation à travers l’étude des conséquences du travail professionnel des femmes dans les couples et les familles, en croisant notamment les rapports sociaux de sexe avec ceux de classe. Elle apporte une réflexion sur la catégorie travail, en contexte, appréhendé à la fois dans sa dimension productive et reproductive. Les données mettent au jour la difficulté des femmes à faire accepter leur travail professionnel au regard de la perpétuation de la division sexuelle du travail et de l’importance du statut masculin de chef de famille.
Mots-clés : Entrepreneuriat – Empowerment – Rapports sociaux de sexe – Figure de la réussite – Autonomisation – Émancipation – Division sexuelle du travail – Genre – Travail – Pouvoir – Lomé – Togo