45 rue des Saints Pères
Métro Saint Germain des Prés ou Mabillon
Invitée : SCHANTZ Clémence, doctorante
Cette recherche sociodémographique remet en question la vision idéalisée des Nations Unies concernant la santé maternelle au Cambodge en observant et en rendant visibles, les pratiques obstétricales « par le bas » à partir d’une enquête empirique sur plusieurs terrains à Phnom Penh et en Kandal (milieu rural). Les résultats montrent que certains hôpitaux et cliniques pratiquent des épisiotomies systématiques, ce qui est contraire aux recommandations internationales, et que le taux de césarienne dans la capitale a presque triplé en quinze ans, dépassant le seuil de 10% recommandé par l’OMS. Enfin, une pratique répandue de périnéorraphies visant à resserrer fortement le vagin de femmes jeunes et en bonne santé après des accouchements par voie basse, et sans indication médicale, est courante dans la capitale. Ces pratiques obstétricales, historiquement construites, sont fréquemment détournées de leur usage médical pour répondre à une demande sociale. Elles font système en se renforçant les unes les autres. Le corps des femmes est appréhendé dans cette recherche comme un corps social et politique, révélateur des rapports sociaux, sur lequel se jouent de nombreux enjeux de pouvoirs.
Ce séminaire sera suivi à partir de 15h d’une réunion interne regroupant les membres de l’axe 1 Santé et genre.