Invitée : Anne Bekelynck
La Côte d’Ivoire est le pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par le VIH/Sida, avec un taux de prévalence de 3,5%. Bien que depuis 2008, les médicaments antirétroviraux (ARV) soient gratuits, la faible proportion de la population connaissant son statut sérologique (estimé entre 20% et 40%) constitue un obstacle majeur à la généralisation de l’accès au traitement. Dans ce contexte, où il devient nécessaire de comprendre les freins et les opportunités du dépistage du VIH/Sida, les actions de dépistage et de prise en charge initiées par les grandes entreprises privées auprès de leurs employés, voire de leurs familles et des communautés environnantes sont particulièrement intéressantes. D’un côté, la diversité des stratégies de dépistage initiées en milieu du travail ainsi que les opportunités ou les freins rencontrées lors de leur mise en œuvre nous éclairent sur les enjeux plus larges du dépistage en Côte d’Ivoire. D’un autre côté, l’analyse du dépistage dans ce cadre particulier contribue à démontrer que les obstacles du dépistage sont d’avantage liés à un problème d’offre (accessibilité et proposition du dépistage) qu’à un problème de demande et de blocages qui seraient essentiellement d’ordre individuels.