
45 rue des Saints Pères 75006 Paris

15h-16h30 : Fernando Garlin Politis, Dispositifs humanitaires du silence au Venezuela
Discutante : Laura Ruiz de Elvira - Politiste, chargée de recherche à l’IRD
Résumé
De la popularité de la « révolution bolivarienne » à son effondrement économique et à ses récentes transformations, le cas du Venezuela continue de se distinguer par ses crises multiples prolongées et sa polarisation politique. Deux « dispositifs humanitaires », récemment antagonistes, ont été réaménagés pour se déployer ensemble dans le pays. D’une part, « l’action publique humanitaire », représentée par les structures des conseils communaux, organisées en alliance civico-militaire. D’autre part, les interventions des agences internationales d’« aide humanitaire » mandatées pour la collecte de données, la fourniture d’une assistance technique et l’octroi de ressources aux gouvernements locaux, aux écoles et aux hôpitaux.
Dans cette intervention, j’expliquerai comment le « silence » permet d’articuler ces deux appareils sous un régime particulier d’action, d’interlocution et d’interaction entre acteurs, ressources et discours.
16h30-18h : Claire Lefort-Rieu, Gouverner les acteurs internationaux en contexte camerounais : l’exemple de l’aide aux déplacé.es forcé.es
Discutante : Marie-Emmanelle Pommerolle, maîtresse de conférence en sciences politiques à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Résumé
Depuis la fin des années 2000, les déplacements forcés de population se multiplient sur le territoire camerounais. L’ampleur de ces « crises humanitaires » a provoqué de nombreuses interventions de la part d’organisations internationales et non gouvernementales, venant contredire la « propagande de la stabilité du Cameroun » sur laquelle le régime du président Paul Biya, au pouvoir depuis quatre décennies, s’est construit.
Cette aide internationale n’échappe pas aux dynamiques caractérisant le contexte camerounais, marqué par d’importants mécanismes de limitation du champ d’action et de contrôle politique des acteurs non étatiques. On montrera comment l’Etat camerounais parvient à étendre aux acteurs de l’aide aux déplacés forcés des mécanismes de contrôle basés, notamment, sur une administration publique aux ordres du politique. On s’intéressera aussi aux manières les dispositifs de l’aide, en suscitant un nouvel interventionnisme étatique, fonctionnent comme un outil de consolidation du pouvoir camerounais et de son fonctionnement autoritaire.