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75006 PARIS
Dans la littérature démographique, il est unanimement admis que les âges médian et moyen au premier mariage, le taux des unions libres et du célibat définitif augmentent avec le développement économique, l’élévation du niveau d’instruction et l’urbanisation. Or le Sud Ouest du Burkina, en dépit de sa pauvreté, de son faible taux d’alphabétisation et de sa ruralité, a des indicateurs de la nuptialité comparables à ceux du Centre et des Hauts Bassins où sont localisées respectivement la capitale Ouagadougou et Bobo Dioulasso, la deuxième ville. Par conséquent, ce constat paradoxal élargit le champ de recherche sur les déterminants de la nuptialité. Dans cette optique, le processus matrimonial des ethnies de cette région qui exige une compensation matrimoniale bien que celle-ci soit officiellement interdite au Burkina est à scruter. Dans quelle mesure la compensation matrimoniale qui est une catégorie anthropologique peut-elle déterminer un comportement démographique ? Dans l’impossibilité d’étendre l’étude à toutes les ethnies du Sud-Ouest, la recherche s’est focalisée sur les Dagara qui représentent 38% des habitants dont 40% de chrétiens. La christianisation est un facteur de changement qui mérite d’être pris en compte en vue d’une meilleure appréhension des différences de comportements démographiques entre milieu animiste et chrétien. Pour ce faire, l’approche de la démographie compréhensive qui s’enracine dans la théorie du changement et de la réponse a été l’outil méthodologique de l’enquête.
Invité : François Palm, Doctorant, Ceped.