Université Paris Descartes
45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris
Dans le cadre du séminaire conjoint 2018 de« l’Association pour la recherche sur l’éducation et les savoirs (ARES) » et de l’axe 3 « Éducation et savoirs au Sud » du CEPED, Nathalie Portilla (Canthel) fera une présentation intitulée « L’utopie portée par les écoles intégrales d’éducation basique, Michoacán, Mexique »
Résumé de l’intervention :
"La poursuite d’une utopie crée des espaces physiques et matériels. Ces espaces sont portés par cette utopie et sont à leur tour porteurs de celle-ci. L’espace scolaire n’est pas une exception, les écoles intégrales d’éducation basique du Michoacán, au Mexique, en sont un exemple. Celles-ci existent grâce au travail soutenu d’un groupe syndical d’enseignants, réunis dans la Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación, qui luttent pour un objectif politique et pédagogique bien précis.
À partir de leur expérience, je m’interroge sur la possibilité qu’un programme scolaire alternatif, qui cependant suit une forme scolaire assez orthodoxe dans le cadre d u système éducatif public, puisse créer un espace d’utopie. Plusieurs discours, à différents niveaux, ont un impact sur cet espace : d’une part, celui des professeurs du syndicat qui luttent quotidiennement pour créer leur espace en suivant une utopie, en s’identifiant à une multiplicité de discours pédagogiques et politiques tels que ceux de Freire, Makarenko ou Mariátegui ; d’autre part, celui de l’État mexicain, de membres de la société civile et des organismes internationaux.
Dans un premier temps, je ferai une description factuelle de ces écoles, de leur format scolaire, de leur logique de fonctionnement ainsi que du contexte national. Dans un deuxième temps, je reviendrai sur l’utopie qui les fait avancer : quels en sont les aspects pédagogiques et politiques ? Quelles sont leurs références ? Le troisième et dernier temps sera consacré à une analyse des apports, des limites et des contradictions de cette expérience".