Séminaires de l’axe 3

Séminaire de l’équipe 3

4 octobre 2012
14h-16h
Séminaire de l’équipe 3
Séminaires de l’axe 3
@ Ceped

19 rue Jacob
75006 Paris

« Les mutations de l’enseignement supérieur au Cameroun : Etat des lieux et perspectives » par Luc NGWE

Séminaire conjoint entre l’ARES (Association pour la recherche sur l’éducation et les savoirs) et l’équipe "Famille, éducation" du CEPED

Résumé
L’enseignement supérieur connaît de grandes transformations à travers le monde. Le Cameroun n’échappe pas à cette dynamique mondiale. Ce pays engage dès 1993 le processus de réformes de son système d’enseignement supérieur. Ces réformes interviennent et s’inscrivent dans des contextes et des situations qui se chevauchent : l’imposition progressive d’une conception néo-libérale de l’éducation avec la constitution de ce qu’on a nommé le marché de l’éducation ; les mutations politiques et sociétales qui redéfinissent la nature et la forme du lien social entre individus et groupes sociaux et où l’école remplit des fonctions dans la structuration de ce lien ; un questionnement encore balbutiant sur l’école et ses effets dans une situation de massification, de baisse de rentabilité, etc. Qu’en est-il plus de 20 ans après le début des réformes ?
Les recherches produites par une équipe pluridisciplinaire dans le cadre du programme du Codesria questionnent ces dynamiques à travers un certain nombre d’objets. Globalement, ces réformes ne constituent pas de simples ravalements de façade, mais engagent progressivement une mutation de l’enseignement supérieur. En effet, le modèle d’enseignement supérieur « étatiste » et de développement (dans ses dimensions diverses) mis en place au sortir de la colonisation cède sinon sa place au modèle « entrepreneurial », du moins connaît une profonde transformation à travers la reconfiguration de l’espace d’enseignement supérieur (expansion et diversification), une modification tendancielle des missions et attendus de l’enseignement supérieur, etc. Dans ce cadre, la nouvelle doctrine néo-libérale imprègne les acteurs du système par-delà l’appréciation idéologique qu’ils peuvent en avoir. Comment leurs pratiques s’inscrivent ou pas dans cette doctrine ? En même temps, ces processus ne s’organisent pas selon un modèle établi ou simplement en application des injonctions externes, notamment des bailleurs de fonds, mais sont travaillés par le contexte national et ses contingences. En l’occurrence, comment l’enseignement supérieur participe à la reconfiguration des rapports d’appartenance à l’Etat des communautés et subséquemment à la restructuration de l’Etat-nation. Comment les traditions du modèle existant s’ajustent parfois à la marge ? Quelle sont les rapports de cet enseignement supérieur avec les niveaux inférieurs de l’éducation et subséquemment quelle cohérence pour l’ensemble du système éducatif ? Quels sont les rapports que cet enseignement supérieur entretient avec son environnement. Quelle est la raison d’être de cet enseignement supérieur et comment peut-il ou non participer aux missions de développement qui lui sont assignées ?