5 cours des Humanités
6e étage
93322 Aubervilliers
Lissell Quiroz, Agora, CY Cergy Paris Université
« Les enjeux de l’histoire et de la mémoire en perspective décoloniale. À propos de la décolonisation du patrimoine »
Mina Kleiche-Dray
« Décolonisation et dialogue des savoirs : une nouvelle méthode pour penser et agir contre le racisme dans Le milieu académique ? »
Présentation du Séminaire « Perspectives décoloniales d’Abya Yala. Épistémologies, pratiques, savoirs » (2020-2021)
Organisation
- Mina Kleiche-Dray, Ceped, IRD-Université de Paris
- Lissell Quiroz, Agora, CY Cergy Pars Université
Le séminaire « Perspectives décoloniales d’Abya Yala. Épistémologies, pratiques, savoirs » propose un dialogue transdisciplinaire sur les théories, les pratiques et les savoirs décoloniaux d’Abya Yala (nom donné par le peuple autochtone Guna au continent américain). L’idée du séminaire part du constat que les études décoloniales – champ de recherche et d’action développé dans les Amériques depuis les années 1990 – est peu connu en France.
Dans les Amériques latines, le champ des études décoloniales s’appuie sur une pensée critique qui se positionne comme radicale pour dénoncer l’hégémonie culturelle de l’Occident. Or la pensée occidentale moderne a gommé non seulement la participation de toute autre civilisation ou culture à la construction de la science moderne, mais a aussi exclu toute autre forme de savoir dans la construction historique du monde. Les études décoloniales donnent notamment une place centrale aux modes d’existence ou modes de vie des subalternes (populations paysannes, autochtones, afrodescendantes, prolétaires, minorités sexuelles, etc.) comme autant de savoirs à prendre en compte dans les schémas explicatifs du monde et dans la construction d’une société nouvelle basée sur la justice épistémique, la décolonisation, le dialogue des savoirs et l’interculturalité.
Le séminaire est conçu comme un espace de rencontre et d’échange sur les savoirs, les épistémologies et les pratiques décoloniales d’Abya Yala. Il envisage la pensée décoloniale depuis la généalogie des peuples colonisés des Amériques, que ceux-ci soient autochtones, africains ou asiatiques. L’épistémicide débuté dans le continent en 1492, a infériorisé leurs pratiques et leurs savoirs les renvoyant du côté de la subalternité. Parallèlement, il a instauré l’hégémonie de la philosophie occidentale.
Dans cette deuxième année d’existence, le séminaire souhaite participer au questionnement de cet ordre de pouvoir et à mettre en relief la pluriversité des épistémès des Amériques et leurs apports à la connaissance et à une meilleure compréhension des problèmes du monde contemporain. Cette pensée riche et féconde n’est pas seulement universitaire, elle émane de cercles militants, des communautés autochtones et politiques et de collectifs urbains entre autres. Le séminaire désire mettre l’accent sur ces formes et lieux de production de la connaissance.
En second lieu, le séminaire cherche à développer le dialogue avec les espaces critiques (postcoloniaux, panafricains, féministes intersectionnels et décoloniaux) européens et tout particulièrement français. Dans un monde ou la pensée eurocentrée est dominante, les autres formes de voir le monde se retrouvent isolées et leur portée politique limitée. Le séminaire veut contribuer à pallier cet écueil. Échanger avec les savoirs minorés des descendant es de colonisé es d’Europe et envisager des solutions collectives aux problèmes qui se posent aux populations infériorisées du Sud comme du Nord global est une nécessité à laquelle le séminaire souhaite prendre une part active.
Cet espace académique est ouvert à toutes les personnes portées par ces questions, qu’elles soient universitaires, étudiantes, militantes ou simplement intéressées par les sujets abordés.
Une Journée d’étude (prévue en clôture de la première année du séminaire mais reportée pour cause de pandémie) viendra ponctuer le séminaire au mois de décembre 2020.
Programme (2020-2021)
Un vendredi par mois de 10h-12h
Le lieu et les modalités de participation seront précisés ultérieurement
- Première séance : vendredi 2 octobre 2020
Lissell Quiroz, Agora, CY Cergy Paris Université : « Les enjeux de l’histoire et de la
mémoire en perspective décoloniale. À propos de la décolonisation du patrimoine »
Mina Kleiche-Dray, Ceped IRD-Université de Paris : « Décolonisation et dialogue des savoirs : une nouvelle méthode pour penser et agir contre le racisme dans Le milieu académique ? »
- Deuxième séance : vendredi 13 novembre 2020
Maboula Soumahoro, Université de Tours : « Regards transatlantiques. À propos du livre « Le Triangle et l’Hexagone »
- Vendredi 11 décembre 2020
Journée d’Etude Internationale : « Les savoirs décoloniaux au prisme de l’histoire. Colonialité et décolonialité dans les Amériques » (reportée pour cause de Covid-19)
- Troisième séance : vendredi 15 janvier 2021
Anne-Laure Bonvalot, Université de Nîmes : « Les enjeux de la traduction décoloniale. À propos de la traduction du livre « Sentir et penser la terre » d’Arturo Escobar
- Quatrième séance : vendredi 5 février 2021
Jules Falquet, Université de Paris : sur le féminisme décolonial à propos d’un texte
d’Ochy Curiel
- Cinquième séance : vendredi 5 mars 2021
Mamae Idriss : « Migration et colonialité à Mayotte »
- Sixième séance : vendredi 9 avril 2021
Myriam Paris, CESSP, UMR 8209, CNRS : « Décolonialité ou anticolonialisme dans le mouvement des femmes de la Réunion (années 1960-1970) »
- Septième séance : vendredi 7 mai 2021
Hanane Karimi, Université de Strasbourg : « La notion de colonialité dans la recherche sur les femmes musulmanes en France »