
« Réflexion sur la rareté des images d’enfants dans les expressions figuratives pré- et protohistoriques du Sahara ».
Attention, le séminaire se tient au 54 Bd Raspail salle B1-01 Paris 6e (pas à la maison Suger)
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Le séminaire aborde la question de la petite enfance sous l’angle d’une construction sociale, historique et culturelle. Les théories et savoirs relatifs à la conception, la naissance et au développement de l’enfant y sont analysés dans ses interactions avec son entourage et selon les normes de genre. Dans ce contexte, le séminaire s’intéresse aux frontières de cette catégorie d’âge et aborde la question de sa temporalité selon les normes médicales, internationales, anthropologiques ou historiques.
De quoi cette rareté serait-elle révélatrice ? L’art rupestre du Sahara se prête particulièrement bien à cette enquête. Il comprend 168 images de ces « petits sujets » parmi des dizaines de milliers de peintures en abris-sous-roche et de gravures sur rochers de plein air réalisées entre le VIIe millénaire avant J.-C. et le Ier millénaire après J.-C. Cette richesse iconographique permet d’étudier ces figurations dans leur contexte et d’approcher les motivations qu’on pu avoir les peintres et graveurs à privilégier tel ou tel thème, et à accorder peu de faveurs à tel ou tel autre. Au vu des bizarreries formelles de quelques représentations entourant les figurations d’enfants, il est probable que les groupes à tradition d’art rupestre de cette région croyaient en l’existence de génies qui étaient investis de pouvoirs comparables à ceux peuplant de nos jours l’imaginaire de nombreuses populations ouest-africaines. La grille de lecture découlant de cette approche diachronique semble opérante pour expliquer la marginalité des images d’enfants dans les expressions figuratives du Sahara, et d’autres régions du monde.
Les intervenant.e.s
Christian Dupuy est archéologue affilié à l’Institut des mondes africains (IMAf, CNRS).
Discutante : BONNET Doris est anthropologue, IRD