Séminaires de l’axe 1

Déconstruire la demande de césarienne à Phnom Penh, Cambodge

1er décembre 2015
14h-15h
Déconstruire la demande de césarienne à Phnom Penh, Cambodge
Séminaires de l’axe 1
@ Ceped - Salle Afrique

19 rue Jacob
75006 Paris

Clémence SCHANTZ INGUENAULT fera une présentation intitulée "
« Déconstruire la demande de césarienne à Phnom Penh, Cambodge »

Résumé

La possibilité d’avoir recours à la césarienne est un facteur indispensable à la diminution de la mortalité maternelle. Cependant, il a été démontré au niveau de la population qu’au-delà de 10%, la césarienne ne permet plus de réduire la mortalité maternelle et néonatale (OMS, 2015). La pratique de la césarienne, si elle permet donc de sauver des vies, entraine aussi avec elle une forte morbidité maternelle et néonatale (complications majeures, incapacités, morts), notamment lorsqu’elle n’est pas justifiée par une indication médicale.
Dans certains pays du monde où elle est pratiquée de façon « excessive », en dehors d’indications médicales, elle constitue un réel problème de santé publique. A Phnom Penh, capitale du Cambodge, le taux de césarienne croît de façon incontrôlée depuis une dizaine d’années, et atteint environ 30% des accouchements biomédicalisés aujourd’hui. Lorsque l’on interroge les soignants (gynécologues obstétriciens et sages-femmes) sur cette augmentation, ils affirment que ce taux de césarienne est la réponse à une forte demande des femmes.
Dans le cadre de ma recherche doctorale, j’ai souhaité interroger cette demande de césarienne : Comment est-elle formulée ? Quelles sont les raisons mobilisées par les femmes enceintes qui formulent cette demande ? Dans quel contexte institutionnel, familial et conjugal s’exprime-t-elle ? A partir d’une cohorte de 146 femmes interrogées par questionnaires en fin de grossesse, et dont 143 ont pu être recontactées après leur accouchement, nous tenterons de déconstruire cette demande de césarienne à Phnom Penh. En complément de ces données quantitatives, l’analyse d’une trentaine d’entretiens menés auprès de soignants et non-soignants permettront d’apporter des éléments de réponse à ces questions de recherche.