Série « Nigeria : forces et faiblesses d’un géant »
Épisode 1/4
- Sophie Bouillon journaliste, prix Albert Londres.
- Enzo Fasquelle Chargé de mission “Nigeria Watch” pour l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
- Theophilius Abbah Journaliste au Daily Trust Abuja
“Elle parcourut des sites Internet nigérians. Des profils nigérians sur Facebook. Des blogs nigérians, et chaque clic révélait le récit d’un jeune qui était rentré au pays depuis peu, bardé de diplômes américains ou anglais, pour créer une société d’investissement, une affaire de production musicale, un label de mode, un magazine, une franchise de fast food. Elle regardait les photos de ces hommes et de ces femmes et ressentait la sourde douleur d’une perte. Le Nigeria devint l’endroit où elle devait être. Le seul endroit où elle pouvait enfouir ses racines, sans éprouver en permanence le désir de les arracher et d’en secouer la terre” Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah.
Au Nigeria, 60 % de la population a moins de 25 ans. C’est sur ces jeunes restés au pays ou rentrés après quelques années d’exil que comptaient ceux qui espéraient du changement à la tête de l’État. Peter Obi, l’un des trois principaux candidats de la présidentielle du 25 février, se présentait comme celui de la rupture, de la lutte anti-corruption et de la bonne gouvernance. L’homme avait soutenu en 2020 le grand mouvement de contestation contre les violences policières. Les urnes ont finalement désigné Bola Tinubu, du même parti que le président sortant Muhammadu Buhari. Ancien gouverneur de la capitale Lagos, il est l’un de ces caciques ou faiseurs de rois qui ne devraient pas bouleverser le système.
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