La Croix Hebdo : L’Afrique subsaharienne est souvent perçue comme un terrain privilégié pour des expériences médicales hasardeuses. Ce n’est pas le cas d’après vous. Comment expliquer cette distorsion ?
Fred Eboko : La perception de l’Afrique subsaharienne est en décalage avec la réalité. L’image d’un continent fragile, où l’on peut faire tout et n’importe quoi, est entretenue. Début avril, deux scientifiques français ont ainsi discuté à la télévision de tester le vaccin du BCG contre le coronavirus en Afrique, en sous-entendant qu’il n’y avait rien à perdre avec une telle expérience car le continent ne dispose ni de masques ni de possibilités de réanimation…