Le Ceped dans les médias

Nos collègues Valéry Ridde et Emmanuel Bonnet écrivent sur l’incohérence des zones sécuritaires au Sahel (et ailleurs)

« Nos laboratoires de recherche ne sont pas une paillasse en carrelage blanc, mais une piste en terre rouge… qui se transforme maintenant en salon d’hôtel hyper sécurisé » déclarent Valéry Ridde et Emmanuel Bonnet dans un article d’opinion en ligne AOC.media

Sahel : l’incohérence des zones sécuritaires

Par Valéry Ridde et Emmanuel Bonnet

Chercheur en santé publique et géographe de la santé

Un militaire français a été tué dans un attentat au Mali, où 49 soldats maliens et un civil sont également morts ce weekend. Pourtant, malgré la dangerosité de la zone sahélienne, les scientifiques doivent pouvoir continuer à mener leurs travaux sans lesquels les choix politiques, comme l’action de développement économique, sont uniquement dépendants des militaires. Il est donc urgent de s’interroger sur les protocoles de sécurité qui empêchent de facto toute recherche française aujourd’hui dans la région.

La plupart des Françaises et Français ont récemment découvert ce que les zones orange et rouges voulaient dire pour le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). En mai 2019, les médias ont longuement évoqué l’enlèvement de deux touristes français dans le Nord du Bénin et l’assassinat de leur guide béninois. À l’époque, il a régné une certaine confusion sur le fait que la zone où s’étaient rendues ces trois personnes était interdite, ou pas, selon les consignes du MEAE. ...

Lire la suite de cette analyse sur le site de AOC

Notons :

Il nous semble percevoir une certaine forme d’incohérence institutionnelle entre la volonté d’être toujours plus être présent au Sahel, et le fait de ne pas se donner les moyens d’en comprendre la situation par des travaux de scientifiques indépendants.

L’État doit bien sûr protéger ses fonctionnaires – et on se demande parfois s’il ne cherche pas plutôt à se protéger lui-même ? Mais ne pourrait-on pas penser à une certaine forme d’adaptation des protocoles de sécurité aux contraintes professionnelles de la recherche ? Ne pourrait-on pas clarifier ce que les zones orange permettant de voyager pour des « raisons impératives d’ordre professionnel » recouvrent exactement, en toute transparence, en évitant l’utilisation des « impressions personnelles des fonctionnaires » et ce que sont les mesures de sécurité afférentes afin que les scientifiques puissent prévoir et s’adapter en conséquence ?

Ce texte n’engage que les auteurs à titre personnel et en aucun cas leur institution de recherche.