Olivier Grojean Chercheur au CESSP et maître de conférence à l’Université Paris I
RUBLON Tony Géographe au laboratoire Migrinter et doctorant de ROBIN Nelly
Le 23 décembre 2022, une attaque visait le centre culturel Kurde Ahmet Kaya de la rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris, ainsi qu’un salon de coiffure et un restaurant tenu par des Kurdes. Si le caractère raciste de l’attaque et préféré pour l’instant, dans la diaspora kurde de France et d’Europe, ce motif ne tient pas : derrière ce crime qui a fait trois victimes se cache la main de l’Etat turc, qui traque et exécute ses opposants par delà ses frontières. Une théorie qui se fonde, notamment, sur l’exécution en 2013, en pleine rue, de 3 militantes kurdes, crime pour lequel l’Etat français refuse de lever le secret défense, augmentant la défiance des immigrés kurdes envers les autorités.
Si dans les années 70, le mouvement migratoire kurde se fondait dans la masse de l’immigration ouvrière turque, l’émergence de la “question kurde” en Turquie dans les années 80 va fortement politiser la diaspora, notamment parce que de nombreux cadres du PKK ont trouvé refuge en Europe, de la Grèce à la France.
- Retrouvez le podcast ICI