Vie du Ceped

CEPED EN LUTTE

Pour une université ouverte, émancipatrice et internationale

Un groupe d’universitaires signent cette tribune pour combattre la réforme des retraites, la destruction des services publics et la marchandisation de l’enseignement et des savoirs.

Tribune, 6 mars 2020

MOTION votée en AG du Ceped

Nous, membres du Centre Population et Développement (CEPED), affirmons avec force notre opposition à la réforme des retraites et à l’entreprise de destruction de nos conditions de travail dans la recherche et l’enseignement supérieur que le gouvernement actuel met en oeuvre par le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Les carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche commencent après des études particulièrement longues, elles sont de plus en plus caractérisées par des contrats courts et précaires et une titularisation tardive. Ces carrières hachées seront fortement affectées par la réforme des retraites. Nous soutenons donc le mouvement social en cours. Nous nous opposons à la destruction de notre régime de retraite par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle et la
redistribution.
Le projet de réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur s’inscrit dans une logique de casse du service public déjà engagée par la LRU de 2007, la loi Fioraso de 2013 et la loi ORE de 2018.

Il propose de contourner la diminution accrue des financements publics, notamment par la précarisation accrue des statuts d’emploi (« CDI projet », titularisation conditionnée et incertaine), l’allongement du temps d’enseignement pour pallier le manque de recrutements, la fin du paiement des heures complémentaires, la remise en cause du principe de gratuité de l’enseignement supérieur, le renforcement de la logique d’appels à projets comme mode principal de financement de la recherche, l’instauration de critères arbitraires d’évaluation.
Ce projet de réforme qui exacerbe la concurrence entre institutions de l’ESR, entre unités de recherche et personnels met en péril notre capacité individuelle et collective à produire et diffuser des savoirs autonomes et pertinents.
Ce qui se dessine est la marchandisation des connaissances au nom d’une supposée excellence et pour tous les personnels (enseignantes chercheurseuses, BIATSS, ITA, chercheurseuses), c’est la remise en cause du statut de fonctionnaire, qui seul protège la liberté d’exercice des missions d’enseignement et/ou de recherche.
Nous réaffirmons notre attachement à un enseignement et une recherche ouverte / et au service de tous et de toutes.

Nous appelons à la mobilisation contre la réforme des retraites et le projet de loi LPPR selon les modalités suivantes :

  • pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (colloques et journées d’étude, séminaires), suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances des ESR, refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement, etc. ;
  • se joindre ou relayer, à l’échelle des départements pédagogiques, la mobilisation sous la forme de différentes actions (réunions d’information auprès des étudiantes, banalisation des cours, université populaire ou ouverte, journées interprofessionnelles, etc.) ;
  • soutenir les actions et mouvements des vacataires et non-titulaires et s’engager à ne pas assurer les heures complémentaires d’enseignement par solidarité ;
  • communiquer cette mobilisation et ses raisons auprès de nos partenaires à l’étranger.