Françoise Blum, Pierre Guidi et Ophélie Rillon (dir.) viennent de publier l’ouvrage « Étudiants africains en mouvement. Contribution à l’histoire des années 1968 », Paris, Publications de la Sorbonne, 2016.
Résumé
Ce livre propose une analyse inédite des années 1968 vues du continent africain, en examinant les pratiques militantes, les circulations ainsi que les transferts politiques et culturels qui ont nourri les révoltes africaines post-coloniales des décennies 1960 et 1970. Revisitant la chronologie mondiale des années 1968, les études ici réunies travaillent les décalages chronologiques qu’illustre chaque situation nationale. Tant pour l’Afrique du Nord que pour l’Afrique subsaharienne, ces décennies ont été celles de la construction de nouvelles nations en un laboratoire expérimental complexe, celles aussi de multiples mouvements sociaux et politiques, longtemps réduits par une imagerie d’Épinal à des successions de coups d’État militaires. Centré sur les mouvements étudiants, sans perdre de vue leurs connexions avec d’autres groupes sociaux, cet ouvrage offre plusieurs lectures d’un phénomène générationnel caractérisé par le désenchantement politique, plus ou moins aigu selon les régimes en place. Ce faisant, les contributions utilisent un levier qui n’exclut pas l’analyse de la complexité sociale sur le terrain. En plaçant au cœur de leur analyse les étudiants, ces textes donnent accès à des révoltes souvent plurielles, et contribuent à inscrire l’histoire sociale de l’Afrique contemporaine dans la perspective globale des années 1968.