Sous la direction de DIDIER Pierrine, Marie Le Clainche–Piel et Clément Tarantini
À quelles conditions l’anthropologie et la sociologie de la santé peuvent-elles adapter et préserver tant leurs méthodes que l’éthique de leur démarche en contexte de crise sanitaire ? Quels types de savoirs peuvent légitimement être produits lorsque les scientifiques sont appelé
e s à réagir rapidement, au sein de programmes de recherche d’envergure interdisciplinaires ? Les articles de ce numéro nous emmènent dans l’exploration de terrains de recherche en France, en Guinée, au Sénégal et en Suisse. À l’épreuve de contraintes diverses dues à la crise sanitaire et aux modalités exceptionnelles de financement de leurs enquêtes, des chercheur∙se∙s témoignent de la mise en place de méthodes qui préservent leurs capacités d’adaptation temporelles et thématiques (Burguet & Didier). D’autres, pris e s dans des recherches existantes, racontent la façon dont ils et elles se sont saisi e s des « opportunités » de la situation pour renouveler leurs modes d’accès au terrain (Cavé) ou pour donner une nouvelle dimension à l’immersion sur le terrain en étant à leur tour hospitalisé e s (Attas, Curtis & Koniono). Dans une autre perspective encore, des chercheur∙se∙s évoluant au sein de projets pluridisciplinaires, au cœur de la réponse sanitaire, promeuvent une approche critique de leurs propres conditions de recherche dans l’après-coup (Bühler), développent une réflexion sur l’adaptation de la collaboration avec des partenaires associatifs (Laborde-Balen, Gueye, Fall, Ndeye, Gueye, Sow, Taverne), quand ils ne se retranchent pas, en raison des pressions qu’ils subissent.Posté le 5 décembre 2023