Axe 3 · Savoirs et Marchés au Sud : éducation, technosciences et culture

Coordination

• GEORGES Isabel
• QUET Mathieu

Problématique de l’axe

Une manifestation essentielle de la mondialisation économique depuis les années 1980 a été la marchandisation d’un nombre toujours croissant de secteurs d’activité et de domaines de la vie. De la privatisation de l’éducation à celle du génome, en passant par les stratégies de monopole sur les semences ou les logiciels, la raison marchande s’est appliquée de plus en plus systématiquement au monde social. Les savoirs ont été particulièrement concernés par ce processus, aussi bien à travers la privatisation de secteurs comme l’éducation ou la recherche, qu’à travers la redéfinition des règles encadrant la production, la transmission et l’appropriation des connaissances. Les travaux de cet axe visent à analyser les manifestations et les conséquences multiples de ce phénomène d’enrôlement marchand des savoirs au niveau international et en particulier dans les pays dits du Sud.

L’axe envisage les notions de marché et de marchandisation dans une perspective multidisciplinaire, afin de mieux caractériser la géopolitique contemporaine des savoirs. Il interroge d’abord les processus en cours dans les secteurs de l’éducation, de la production scientifique et technologique ainsi que de la construction des savoirs et de la culture. Les dynamiques de privatisation, les nouvelles formes d’extraction ou d’exploitation, la fabrique continue de solutions technologiques et leurs conséquences environnementales, la disparition ou au contraire la montée en puissance de nouveaux acteurs dans l’économie de la connaissance en sont des éléments clés. De même, les instruments qui s’y déploient attirent notre attention : les régulations des politiques publiques, les régimes de propriété intellectuelle, les standards d’évaluation, les outils de mesure, les plateformes technologiques et numériques, les médias, les modèles d’organisation et de gestion, les dispositifs ou technologies sociales qui organisent la circulation des personnes, des modèles et des connaissances sont au cœur de nos analyses. Nos travaux portent enfin sur l’émergence d’alternatives face à ce phénomène (savoirs « autochtones », pratiques alimentaires alternatives…), sur les formes d’engagement des acteurs ainsi que sur les enjeux que dévoilent leurs oppositions à la logique de la marchandisation.

Les objets d’enquête de cet axe sont (1) l’éducation : dimensions scolaires et supérieures mais aussi religieuses et professionnelles ainsi que lien entre éducation et monde du travail, éducation et autres instances de socialisation de la jeunesse ; (2) les sciences et les techniques : politiques de l’ESR, circulations transnationales et notamment Sud-Sud d’innovations et de technologies, systèmes locaux de savoirs ; (3) les pratiques culturelles et marchandes : transferts et transformations de modèles et pratiques culturelles en relation avec les dynamiques géopolitiques, rôle de l’entrepreneuriat.

Membres

Appui à la recherche (2)

• BOUTET Catherine
• OPIGEZ Eric