Axe 1 - Santé et Genre

Devenir et recomposition de la « médecine traditionnelle » en Côte d’Ivoire

Axes : Axe 1 - Santé, vulnérabilités et relations de genre au Sud et Axe 3 - Éducation et Savoirs au Sud

Responsable scientifique

Partenariat

  • Programme de Promotion de la Médecine traditionnelle de Côte d’Ivoire (Ministère de la santé et de la lutte contre le sida), dirigé par le Dr. Kroa.
    Contact : Pnpmt_ci chez yahoo.fr, site Web

Membres du CEPED participant au projet

Membres extérieurs au CEPED participant au projet

  • KROA Ehoulé, Institut National de Santé Publique (INSP) Côte d’Ivoire
  • YAO Léopold, Institut des sciences anthropologiques de développement, ISAD- Université Félix Houphouët Boigny
  • BLIBOLO Auguste, Institut des sciences anthropologiques de développement, ISAD- Université Félix Houphouët Boigny

Résumé

Le nombre de pays africains ayant des politiques nationales sur la médecine traditionnelle a presque quintuplé entre 2001 et 2010. En Côte d’Ivoire, l’adoption par l’Assemblée Nationale le 16 juillet 2015 de la loi relative à l’exercice et à l’organisation de la médecine et pharmacopée traditionnelles est une invitation à l’intégration dans le système de santé, d’une médecine traditionnelle dont la qualité, la sécurité et l’efficacité doivent être contrôlées. Le Programme national de promotion de la médecine traditionnelle (ministère de la santé et de la lutte contre le sida) entend jouer ce rôle de régulation, ce qui représente un enjeu crucial en termes de santé publique. Les systèmes de santé sont fortement dépendants des politiques publiques, des formes de gouvernance et de financement. L’institutionnalisation de la valorisation de la Médecine traditionnelle en Afrique - mais aussi en Asie et en Amérique latine -, oblige à entreprendre des analyses critiques sur la construction des politiques publiques en tenant compte de la participation des différents acteurs (locaux, nationaux et internationaux). Dans le cadre d’un partenariat de recherche avec des collègues ivoiriens chercheurs en santé publique et en anthropologie du développement, le projet de recherche participe de l’étude des politiques publiques en santé en Afrique de l’ouest.

Trois axes de recherche sont privilégiés :

  • Le premier porte sur les processus de sélection, de standardisation et de transmission des savoirs et des pratiques thérapeutiques dits « traditionnels ». La protection de la biodiversité est d’emblée associée à celle des savoirs traditionnels en matière de médecine. Mais quels sont les savoirs des différents praticiens de la médecine traditionnelle en matière de biodiversité ? Et comment ces savoirs leur ont-ils été transmis : lors de formations organisées par l’Etat, lors d’échanges entre praticiens, lors de leur apprentissage auprès d’un maître ou d’un parent, lors de collaboration avec des acteurs d’ONG, …etc. ? Par ailleurs, quels savoirs médicaux dits traditionnels sont enseignés aux étudiants en pharmacie ? Par qui et de quelle façon sont-ils enseignés et évalués ? Un travail ethnographique réalisé auprès de praticiens de la médecine traditionnelle (membres de la Fédération des tradipraticiens et naturothérapeutes de Côte d’Ivoire) et lors des formations à la « médecine traditionnelle » proposées aux étudiants à l’université permettra d’apporter des éléments de réponse à ces questions.
  • Le deuxième vise à étudier la place et l’impact des média dans les politiques de santé valorisant la médecine traditionnelle. Comment les radios privées, les chaînes de télévision nationales, participent-elles à la diffusion de messages de santé ? Comment et par qui sont élaborés les spots publicitaires relatifs à la santé ? Comment sont-ils associés à de nouveaux savoirs ? Au niveau théorique, ces questions s’inscrivent dans une anthropologie audio-visuelle des media appliquée à la santé.
  • Enfin le troisième axe s’intéresse à la manière dont s’exerce une « médecine traditionnelle » au sein de l’Unité de Médecine traditionnelle d’un CHU à Abidjan et sur les caractéristiques des patients qui se rendent à cette consultation. Quelles sont les spécificités de ce lieu de prise en charge ? Plus largement, il s’agit d’approfondir les enjeux et les paradoxes que soulève en matière de santé la collaboration entre médecine privée et médecine publique en Afrique.

Mots-clés
Médecine traditionnelle, savoirs et pratiques thérapeutiques, politiques publiques de santé, phytothérapie et argilothérapie, media

Terrains de recherche
Côte d’Ivoire, Abidjan (Treichville, Yopougon), Afrique de l’ouest.

Calendrier
2015-2022

Contact

Email : veronique.duchesne chez ceped.org

Résultats et valorisation

Colloques

  • Duchesne Véronique (2017) « Is Claytherapy an Ivorian Innovation ? » (présenté à Urban Afria - urban Africans. New Encounters of the urban and the rural 7th European Conference on African Studies), in Innovation and urban health in Africa, Basel, Suisse.
  • Duchesne Véronique (2016) « L’argilothérapie : une médecine alternative en Côte d’Ivoire ? » (communication orale), présenté à L’Afrique et la circulation globale des produits pharmaceutiques : l’invasion ou la rareté ?, Paris.
  • Duchesne Véronique (2016) « Savoirs thérapeutiques traditionnels et santé publique en Côte d’Ivoire : nouveaux acteurs et nouveaux enjeux. » (communication orale), présenté à (Ré)appropriation des savoirs. Acteurs, territoires, processus, enjeux, Paris.

Thèmes