Axe de rattachement : Axe 1 - Santé, vulnérabilités et relations de genre au Sud
Responsables scientifiques
- DE BEAUDRAP Pierre
- SONGBWI Joëlle, Institut RSD, Cameroun
- MOH Raoul
Partenariats dans le pays de recherche
Partenariat avec convention
- PAC-CI – Côte d’Ivoire
- Institut RSD – Cameroun
- Centre International de Recherche sur le Cancer (France)
- Service de gynécologie obstétrique - Hôpital Universitaire de Genève (Suisse)
- Ecole Polytechnique Lausanne (Suisse)
- INSERM (UMR 1137, IAME)
- Université Queen Mary Londres (Grande Bretagne)
- Centre Pasteur du Cameroun (Cameroun)
Membres du Ceped participant au projet
- DEBEAUDRAP Pierre, coordinateur
- NÉDÉLEC Élise , volet sciences sociales
Membres extérieurs au Ceped participant au projet
- Apollinaire Horo, PAC-CI
- Farida Selmouni, CIRC
- Petignat Patrick, HUG
- MENSAH Keitly, INSERM IAME
- BEKELYNCK Anne
Financement
Résumé
Introduction
Le cancer du col de l’utérus (CCU) est l’un des cancers féminins les plus fréquents dans les pays à ressources limitées. En l’état actuel des choses, le nombre de cas de CCU et de décès par CCU va continuer à augmenter durant la prochaine décennie et que la majorité de ces cas surviendra chez des femmes vivant dans les pays à ressources limitées. Pourtant, il existe des méthodes efficaces pour prévenir ce cancer qui est lié à l’infection persistante par papillomavirus humain (HPV). Ainsi, on dispose maintenant de données probantes indiquant que l’utilisation d’un test HPV est la méthode la plus sensible pour identifier les lésions précancéreuses. Toutefois, il existe des incertitudes sur la meilleure façon de mettre en œuvre ce dépistage et de prendre en charge les femmes chez qui une infection HPV est identifiée (HPV+) dans les contextes à ressources limitées.
Plusieurs projets de dépistage du cancer du col à large échelle ont été mise en œuvre au cours des dernières années, et les premiers résultats disponibles montrent l’importante hétérogénéité des situations et donc la nécessité de prendre en compte le contexte pour identifier les meilleurs stratégies pour offrir un dépistage avec la meilleure complétude possible à chaque étape de la cascade de dépistage. En d’autres termes, il n’existe pas une stratégie unique et optimale pour toutes les situations (« one size does not fit all ») et il est important d’identifier un ensemble de stratégies possibles correspondants à différents contextes possibles.
Le projet OptiTri s’intéresse conjointement à la mise en œuvre et à l’efficacité de différentes stratégies de dépistage par test HPV chez les FvVIH adaptées à deux contextes différents. Il s’agira donc d’une recherche hybride de type 2 selon la typologie de Curran55. Cette recherche sera collaborative, pluridisciplinaire, et combinera différentes études (figure).
Organisation des différentes études du volet recherche clinique
L’étude « prestation différenciée » sera conduite dans l’hôpital de district de Foumban et a pour objectif d’évaluer d’évaluer l’effet de l’introduction d’une stratégie de prestation différenciée du dépistage du CCU (incluant la prise en compte de la préférence des participantes pour une visite unique ou pas) sur la complétude de la cascade de dépistage.
Il s’agit d’une étude hybride de type 2 qui adoptera un schéma quasi expérimental de type « avant – après » combiné à une étude de cas.
L’étude « équipe mobile » sera conduite dans les petites structures de prise en charge du VIH (UPEC) du district de Bafoussam. Elle a pour objectif d’évaluer et comparer l’acceptabilité, la faisabilité, l’efficacité et l’efficience (coût-efficacité) d’une stratégie d’équipe mobile (dépistage « décentralisé ») versus versus une stratégie de dépistage « centralisé » (où les participantes / prélèvement sont envoyées vers une structure de référence) pour améliorer la cascade de dépistage
Une randomisation en grappe de type stepped-wedge sera utilisée. Pour cela, la durée de l’étude (18 mois) sera divisée en 6 intervalles de 3 mois. Pendant le premier intervalle, la prise en charge « centre de référence » sera proposée dans tous les centres. A chacune des périodes suivantes, un centre sera tiré au sort pour mettre en place la stratégie « équipe mobile », jusqu’à ce que tous les centres finissent par recevoir cette stratégie (figure 3).
La première sous étude a pour objectif d’évaluer les performances de différentes méthodes de triage pour identifier les lésions précancéreuses. Il s’agira d’une étude diagnostic dans laquelle la performance de l’insection visuelle basée sur les critères simplifiés ABCD, du génotypage partiel étdendu et du S5 classifier (mesure de la méthylation) seront évaluées et comparées.
La seconde sous étude a pour objectif d’évaluer les performances et l’acceptabilité d’un test HPV réalisé sur un prélèvement urinaire (Colipee) comparé à l’auto-prélèvement (ou à un prélèvement cervical fait par un soignant).
La troisième sous étude a pour objectifs d’estimer la fréquence des lésions CIN2+ (1) 12 mois après traitement (récurrence / persistance), ou (2) 12 mois après test chez les femmes HPV+IV- (stratification des risques), et (3) de documenter l’expérience des femmes par rapport au triage post test HPV. Il s’agira d’une cohorte observationnelle.
Les deux études comportent une composante de recherche de mise en œuvre qui a pour objectif de mieux comprendre l’influence des facteurs structuraux, contextuels et individuels sur l’adoption, l’intégration et l’efficacité du dépistage du CCU par test HPV ainsi que les mécanismes en jeu. Elle a également pour but d’utiliser les connaissances et l’expérience de la population cible de l’intervention pour rendre l’intervention plus acceptable et efficace et de renforcer les compétences des femmes par rapport à leur santé.
Il s’agira d’une recherche mixte, c’est-à-dire combinant méthodes qualitatives (principalement ethnographies, observations, entretiens semi-dirigés et focus-group) et quantitatives. Une approche itérative sera adoptée au cours de laquelle les informations collectées sur les différents aspects de la mise en œuvre du dépistage seront présentées et discutées avec les soignant.e.s et patientes afin d’identifier des recommandations pour l’améliorer. La recherche de mise en œuvre participera donc à la mise en œuvre à proprement parler du projet. C’est pourquoi les méthodes de mise en œuvre de chaque activité seront décrites dans la partie « recherche de mise en œuvre ».
Calendrier
Cette recherche formative durera 8 mois (recherche : 4 mois, ateliers : 4 mois). Elle sera suivie par une recherche interventionnelle et de mise en œuvre sur 36 mois.
Mots-Clés
VIH, cancer du col, dépistage, évaluation de mise en œuvre, santé publique
Zone géographique
Cameroun
Calendrier
Septembre 2024 à 2026
Contact
Courriel : pierre.debeaudrap chez ird.fr