Projets achevés

Dialogue interculturel et hybridation des savoirs en Amérique Latine : rôle des Organisations de la Société Civile (OSC) dans la globalisation des savoirs localisés

Axe 3 - Axe 3 - Éducation et Savoirs au Sud

Responsable scientifique

Partenariats

Partenariats avec convention

Partenariats sans convention

Membres du Ceped participant au projet

Membres extérieurs au Ceped participant au projet

  • MUJICA Luis, INTE, PUCP, Lima, Pérou
  • DE GORTARI RABIELA Rebecca, IIS-UNAM, Mexique
  • TORO PEREZ Catalina, Facultad de Derecho, Ciencias Políticas y Sociales, Universidad Nacional de Colombia, Bogotá, Colombie
  • CHAVEZ Rebecca, Puente para la Salud Comunitaria, Mexique
  • VASQUEZ RUIZ Angel, Centeotl, Mexique

Financement

Résumé

Dans une actualité chaude en conflits sociaux, en controverses scientifiques et débats politiques et intellectuels sur les rapports entre globalisation des savoirs localisés et domination des pratiques idéologiques, politiques et économiques modernisatrices, les associations civiles –ONG/OSC (Organizaciones de la Sociedad Civil) - apparaissent comme des médiateurs articulant des acteurs aux pratiques et aux visions du monde variées. En effet, des années 1960 aux années 1980, ces ONG/OSC ont remis en cause les modèles hégémoniques et autoritaires de « développement » et défendaient une vision du monde plus inclusive et « démocratique ». Celles-ci sont devenues de véritables acteurs du “développement”, en se positionnant entre « société civile » et d’un côté instances gouvernementales (y compris les organisations intergouvernementales) et de l’autre les marchés –ces deux structures étaient les sources principales de leurs financements, et inspiraient également leurs idées. Dans les années 90, les changements politiques, sociaux, culturels et économiques nationaux et internationaux ont contribué à une crise des ONG/OSC latino-américaines et à une réadaptation de leurs stratégies et structures de fonctionnement et de travail. Nous observons notamment une prise d’initiative croissante, une autonomisation au niveau local et un esprit critique accru face aux bailleurs de fonds, aux idéologies néo-libérales, aux acteurs gouvernementaux, aux processus marchands nationaux et internationaux. Les ONG/OSC ont notamment construit des rapports multiples et variés avec les savoirs autochtones et paysans considérés comme écologiquement justes et économiquement viables. Et du « commerce équitable », de « l’agriculture bio », à la « slow food », ces associations ont construit des modèles alternatifs de développement défendant les systèmes agroalimentaires de subsistance dans leur capacité à fournir une alimentation durable.

Ce bouleversement s’articule à des contextes locaux, nationaux et internationaux de revendications politiques, identitaires, économiques, sociales et écologiques portées d’un côté par des mouvements autochtones et paysans et de l’autre par des mouvements scientifiques remettant en cause le developpementalisme aussi bien dans les débats sur la polarisation depuis les Nords des questions environnementales (aujourd’hui climatiques !) que sur les questions de globalisations asymétriques des échanges économiques. Ces revendications et ces débats sont sources de conflits et de tensions. Les associations locales ou OSC embarquent effectivement les savoirs des marges, des mouvements intellectuels, des communautés scientifiques dans un jeu continu de circulations. Celles-ci aboutissent par continuités et/ou par ruptures à la fabrication de savoirs imprévisibles et en recomposition permanente. Ce processus s’inscrit dans des reconfigurations sociales, des normes et de nouvelles catégories de pensée (ou nouveaux imaginaires collectifs).

Notre projet interroge ces reconfigurations ou mises en situation des savoirs de ces différents acteurs à partir de l’articulation entre savoirs et activisme des associations -ONG/OSC. Nous observerons en particulier comment les défenses des savoirs autochtones et paysans, les luttes pour la souveraineté alimentaire et pour une éducation interculturelle, et les propositions de modèles alternatifs en Amérique Latine articulent les concepts de dialogue des savoirs, d’hybridation et d’interculturalité à leurs formes de mobilisation par ces ONG/OSC.

La méthodologie s’appuie sur les compétences complémentaires entre institutions académiques et OSC. Les études sociales des sciences, sciences du langage, anthropologie des savoirs locaux, et critiques radicales de la modernité seront articulées aux savoirs-actions et aux activités des OSC partenaires du projet. Ainsi les corpus de données seront construits à partir de contextes multi-situés (Mexique, Pérou, Colombie et éventuellement Argentine) articulant travaux opérationnels des OSC aux travaux académiques. Ils s’appuieront sur la réalisation de recherches-actions et d’enquêtes de terrain menées respectivement par les membres des OSC et les chercheurs impliqués (historiens, sociologues, anthropologues, sociolinguistes) tous mobilisés autour des questions de justice sociale, d’accès aux ressources et de défense identitaire et de l’environnement.

Mots-Clés

Organisations de la Société Civile/ONG, circulation des savoirs, dialogue interculturel, Amérique latine, agroalimentaire.

Terrains de recherche

Mexique, Pérou, Colombie.

Calendrier

2019-2021

Contact

courriel : Mina.Kleiche chez ird.fr et Carola.Mick chez ceped.org

Thèmes