2009

Les jeunes camerounais et le sida : sociologie d’une non-protection face à la maladie.

Lucas TCHETGNIA

Thèse de Sociologie soutenue par Lucas TCHETGNIA le 7 décembre 2009 sous la direction de Yves CHARBIT, CEPED à l’université Paris Descartes.

Contact : lucas.tchetgnia chez paris5.sorbonne.fr

Résumé

Les jeunes du Cameroun que les résultats des recherches (EDS 2004 ; ESC 2001) présentent comme bien informés sur le VIH/Sida ont des pratiques d’exposition au risque du Sida notamment au travers des comportements comme le multipartenariat, le monoparténariat avec un partenaire qui a plusieurs partenaires, la non utilisation (full contact) ou l’utilisation occasionnelle du préservatif, la séroignorance de son statut et de celui du partenaire…Le présent travail est une recherche sociologique qui a mobilisé les entretiens individuels répétés et focus groups auprès des jeunes de 15-24 ans de milieux urbain et rural du Cameroun. Il avait pour objectif de rendre compte des facteurs qui sous-tendent ces comportements d’exposition au risque. Les résultats indiquent que la non-protection des jeunes rencontrés relève de plusieurs types de logiques qui se combinent : des logiques d’univers culturel, des logiques de pauvreté et des logiques d’interactions. Face aux enjeux de sexe et de mort qui constituent pour eux un double enjeu terrifiant, ces jeunes mettent en œuvre des mécanismes de défense pour les évacuer. Ils concernent la rationalisation du risque d’une part et la désignation des boucs émissaires d’autre part. La rationalisation du risque implique la sélection des informations qui vont dans leur sens, la réinterprétation des messages visant à les conforter dans leurs pratiques non-conformes au discours médical sur la prévention, la relativisation du risque (comparaison des différents types de risques présents comme le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme, les accidents de la route…). Les boucs émissaires concernent la malchance, la chance, l’Occident, le complot contre l’Afrique, le mauvais préservatif, la sorcellerie… Ces procédés de rationalisation et de « bouc émissarisation » à la fois leur permettent de justifier leur comportement non conforme au discours médical sur la prévention et de conjurer la peur d’être infecté.

Mots-Clés

Jeunes, VIH/SIDA, sociologie, non-protection, risque, Cameroun, sexualité transactionnelle, sexualité, test, maladie, relations de genre.

Publications relatives à la thèse

Articles

Communication dans les colloques