Thèses en cours

L’hiver de notre désaccord. La politisation pro-régime syrien en France depuis 2011 dans tous ses états : conflictualisation, mobilisation et déviance.

Christelle MAZLOUM

Thèse de sociologie politique préparée par Christelle MAZLOUM sous la direction de Pénélope LARZILLIÈRE à l’Université Paris Cité.

  • Thèse soutenue le 8 décembre 2025 à UPCité

Jury

  • Philippe ALDRIN - Professeur des Universités, Sciences-Po Aix - MESOPOLHIS (Rapporteur)
  • Sophie DUCHESNE - Directrice de Recherche, CNRS – Sciences-Po Bordeaux - Centre Émile Durkheim (Rapportrice)
  • Annie COLLOVALD - Professeure des Universités EMERITE, Université Paris Nanterre (Examinatrice)
  • Vincent GEISSER - Chargé de recherches - CNRS- IREMAM (Examinateur)
  • LARZILLIÈRE Pénélope - Directrice de Recherche, Université Paris Cité – CEPED - IRD (Directrice de thèse)
  • Manon-Nour TANNOUS - Professeure HDR, Université Paris 8 - IFG (Examinatrice)

Axe de recherche au Ceped : Axe 2 Migrations, Pouvoir, Actions collectives

Résumé de la thèse

Ce travail de thèse analyse la politisation en faveur du régime syrien en France depuis 2011 en observant où elle se pratique (discussion, entretien, espace public et institutionnel), quand elle se pratique (entre 2011 et 2018) et comment elle se pratique (à l’échelle des interactions inter-individuelles et des acteurs mobilisés). Pour cela, nous montrons comment le clivage pro ou anti-régime syrien se transpose dans l’espace public français, formant un espace de prises de positions spécifique à partir de 2011. En resituant la politisation dans son contexte de production, la thèse démontre comment les pro-régime défendent une position hétérodoxe en France mais orthodoxe en Syrie. La diversité des profils dans le camp du maintien du régime a en commun de rejeter la proposition de changement des opposants. Bien conscients, pour la grande majorité, du caractère autoritaire du régime syrien leur politisation ne repose cependant pas sur une adhésion idéologique à l’autoritarisme.

La thèse éclaire ensuite le passage à l’action collective concertée des acteurs mobilisés qui veulent fédérer ce camp pro-régime et sensibiliser la population française afin de changer la politique étrangère de la France. La politisation autour du conflit syrien est analysée dans un espace plus institutionnel, le Parlement, mais également au quotidien dans les interactions de face à face qui révèlent les enjeux de la politisation inter-individuelle et ses conséquences sociales. Ces différents lieux d’observation d’une politisation hétérodoxe nous renseignent sur les conditions sociales propices à la conflictualisation.

Enfin, la thèse établit la manière dont se forme dans l’espace public une étiquette déviante de la position pro-régime qui structure la manière dont les acteurs politisent et mobilisent. L’existence d’une étiquette déviante interroge sur les mécanismes par lesquels les acteurs mobilisés entendent trouver le crédit symbolique qu’il leur a été retiré afin d’inspirer confiance et politiser la population française au maintien d’un régime autoritaire. Pour finir, la thèse propose une analyse processuelle du rapport entre confiance, méfiance et politisation, en partant d’une étude de la socialisation continue des enquêtés et des politiques de discrédit au cœur de la mobilisation pro-régime.

  • Mots-Clés

Engagement ; Mouvements sociaux ; immigration ; trajectoires ; France ; Syrie

  • Zone géographique

France, Syrie

  • Calendrier

Début : Octobre 2018
Fin prévue : 2025

Thèmes