2018

Genre et scolarisation des filles au Niger

Aissata ASSANE IGODOE

Thèse de Sociologie soutenue par ASSANE IGODOE Aissata sous la co-direction de Marie-France LANGE et de Mahaman TIDJANI ALOU à l’université Paris 5, le 13 novembre 2018.

Résumé du projet de thèse

Notre recherche analyse l’influence des rapports sociaux de sexe sur la scolarisation primaire des filles au Niger, à partir d’une enquête qualitative menée dans une région rurale et dans une région urbaine du Niger auprès des acteurs étatiques des politiques publiques, d’enseignant-e-s et de parents. En 2015-2016, le taux brut de scolarisation primaire s’établissait à 82,1 % pour les garçons contre 70,2 % pour les filles. Cet écart de scolarisation entre les filles et les garçons est plus ou moins important selon les régions et entre les milieux urbain et rural. Dans ce contexte, l’État nigérien tente de promouvoir la scolarisation des filles en favorisant l’implication des femmes dans les actions publiques notamment à travers la mise en place des points focaux SCOFI, la création des Associations des mères éducatrices dans les écoles ou encore en voulant affecter davantage d’enseignantes dans les zones rurales où la scolarisation des filles est la plus faible. Par ailleurs, nos enquêtes révèlent que l’adhésion des parents à la scolarisation des filles repose en partie sur leurs représentations de l’influence de l’instruction sur les rôles sociaux de mère et d’épouse qu’ils souhaitent que leurs filles investissent de façon prioritaire. En ville, les parents sont favorables à la scolarisation des filles parce qu’elle permettra l’insertion économique de ces dernières et favorisera, entre autres, la participation financière des filles à leur futur foyer. Par contre, dans les villages, certains des parents enquêtés rejettent la scolarisation des filles, parce qu’ils craignent les effets subversifs de l’école sur les valeurs qu’ils souhaitent que leurs filles acquièrent et sur les comportements futurs de ces dernières. À l’école également, les représentations des enseignant-e-s sur l’importance de l’instruction féminine ou encore les tâches qu’ils confient à leurs élèves se différencient selon le sexe de ces derniers. Ainsi, les attitudes des enseignants et des enseignantes, tout en étant favorables à la scolarisation des filles, s’inscrivent aussi dans une perspective de genre.

Mots-Clés

Scolarisation des filles, genre, enseignement primaire, politiques publiques, stratégies éducatives familiales, Niger.

Zone géographique

Afrique de l’Ouest ; Niger.