Axe de rattachement au Ceped : Axe 3 - Éducation et Savoirs au Sud
Responsables scientifiques
- Boudia Soraya, CERMES3
- Kleiche-Dray Mina
Membres du Ceped participant au projet
Membres extérieurs au Ceped participant au projet
Aguiton Sara, CAK
Boudia Soraya, CERMES3
Al Dahdah Marine, CEMS
Baxerres Carine, LPED
Financement
- GRIP
Résumé
La notion de technoproduit est employée par l’historien des sciences Dominique Pestre dans l’ouvrage qu’il a dirigé Le gouvernement des technosciences. Gouverner le progrès et ses dégâts depuis 1945. Par ce terme, l’auteur désigne de façon lâche l’ensemble des produits commerciaux issus d’opérations scientifiques et techniques. Les chaussettes contenant du nano-argent, le smartphone et l’ordinateur, les médicaments, le riz OGM, les voitures sont des technoproduits. A ce titre la notion permet de souligner les interactions soutenues entre les domaines scientifiques, techniques et marchands dans le monde contemporain. Elle pointe également le fait qu’une caractéristique majeure des pratiques scientifiques et techniques aujourd’hui consiste à mettre des objets sur le marché. De ce fait, la prise en compte des technoproduits invite à une analyse critique du rôle des sciences et des technologies dans la société, en pointant particulièrement leur rôle dans l’expansion non seulement des marchés, mais aussi de la rationalité marchande.
Au-delà de son utilisation opportune par Dominique Pestre, la notion de technoproduit n’a cependant fait l’objet d’aucun travail de définition approfondi dans les travaux qu’elle a inspirés. Elle soulève pourtant de nombreux problèmes. Par exemple, dans quelle mesure des technologies anciennes (par exemple la charrette) ne peuvent-elles être considérées comme des technoproduits ? Elles incorporent des savoirs, un travail d’innovation, un marché et souvent même ont impliqué un travail d’ingénierie technique formalisé qui rend difficile de les distinguer d’innovations récentes sans leur faire tort. De même, si une tomate OGM peut être facilement définie comme technoproduit, une tomate non-OGM répond elle-aussi à des normes et à des standards qui impliquent aussi une activité d’expertise technique ; par conséquent les tomates non-OGM peuvent être considérées à certains égards comme des technoproduits. Enfin, les technoproduits doivent-ils nécessairement être des objets matériels, à l’instar de l’ordinateur ou des infrastructures du numérique ? L’algorithme qui a fait la fortune d’une entreprise comme Google, les services financiers offerts aujourd’hui par les firmes de fintech, pour matérielles qu’elles soient, ne se présentent pas sous la forme d’objets techniques manipulables et impliquent des séries de médiations pour montrer leur efficacité.
Nous proposons avec ce projet de contribuer au travail de définition de la notion de technoproduit à partir d’une série d’enquêtes empiriques, portées par les participant.es. Notre objectif central est la définition de la notion de technoproduit, et nous nous appuierons pour cela sur des travaux empiriques à partir d’objets variés : les déchets, les marchandises agricoles, les services assurantiels, les médicaments, les technologies numériques. Les enquêtes permettront de procéder par induction, en prenant en compte les variations importantes de caractéristiques d’un objet à l’autre, mais aussi en suivant l’inscription de ces objets dans des contextes nationaux multiples : nos terrains sont en effet ancrés dans de nombreux pays incluant l’Egypte, le Maroc, le Mexique, le Sénégal, l’Inde, le Bénin, le Kenya.
Mots-Clés
Science and technology studies, marchés, mondialisation
Zone géographique (terrains de recherche)
Egypte, Maroc, Mexique, Sénégal, Inde, Bénin, Kenya.
Calendrier
- 2021-2023
Contact
courriel : mina.kleiche-dray chez ird.fr
Résultats et valorisation
En cours