Axe de recherche - Axe 3 - Éducation et Savoirs au Sud
Responsable scientifique
Partenariats dans le pays de recherche
- Partenariat avec convention
UAM- Azcapotzalco, México, Mexique
Membres du Ceped participant au projet
Membres extérieurs au Ceped participant au projet
- GOUDIABY Jean Alain (Université de Ziguinchor, Sénégal)
- ARAGON FALOMIR Jaime, Post-doctorant en sociologie, CONICET, Universidad Nacional Rosario, ATER Université des Antilles, Martinique
- BENAVIDES Martin, Sociologue, Université catholique de Lima, PUC, Pérou
- DINH THI BICH Loan, Institut national des sciences de l’éducation du Vietnam (VNIES), Hanoï, Vietnam
- GREDIAGA Rocío, Sociologue, UAM-Azcapotzalco, México, Mexique
- HAAG Frida, Etudiante, Assistante de recherche, Université de Humbold, Berlin, Allemagne
- HENRY Odile, Sociologue, Université Paris 8 Vincennes-St Denis, France
- KAPAGAMA Pascal, UNIKIN, Sociologue, Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
- LOPEZ Mónica, Sociologue, ISUEE, UNAM, México, Mexique
- PANIGRAHI Jinusha, Sociologue, Institut national de planification et d’administration de l’éducation (Nuepa), New Delhi, Inde
- PONCELET Marc, Sociologue, Université de Liège, Belgique
- SABHARWAL S. Nidhi, Sociologue, Institut national de planification et d’administration de l’éducation (Nuepa), New Delhi, Inde
- SANTIAGO Andrés Rodriguez, Sociologue, ISUEE, UNAM, México, Mexique
- TRÂN THI THAI Ha, Sciences de l’éducation, Institut national des sciences de l’éducation du Vietnam (VNIES), Hanoï, Vietnam
Financement
UE/AFD
Résumé
Dans la production ou la reproduction des inégalités comme dans la lutte contre les inégalités, au sein des pays et entre eux, l’éducation joue un rôle crucial. Comme le fait remarquer l’Unesco, « L’agenda éducation 2030 souligne à juste titre l’interdépendance des niveaux d’éducation et l’importance de l’enseignement supérieur — telle une clé de voûte du système éducatif — dans l’égalité des chances, la cohésion sociale et la préparation des ressources humaines » www.iiep.unesco.org/fr/lagenda-pour....
Cette question de l’égalité au niveau de l’enseignement supérieur est d’autant plus importante que, selon les données de l’Institut des statistiques de l’Unesco (IUS), le pourcentage des 19-24 ans inscrits à ce niveau progresse sans cesse dans un grand nombre de pays dans le monde ; concernant ceux de cette étude, la croissance annuelle moyenne depuis le début des années 2000, est par exemple de 11 % en RDC, de 6-7 % % en Inde, au Sénégal et au Vietnam, et de 4 % par an en moyenne au Mexique). Dans le même temps, il est apparu que la croissance économique ne suffit pas à réduire les inégalités, celles-ci pouvant aussi constituer un frein à la lutte contre la pauvreté. Des rapports annuels d’organismes comme l’Unesco, l’OCDE ou la Banque mondiale témoignent de cette prise de conscience. Enfin, pour desserrer la contrainte budgétaire, pour permettre au secteur public d’accroître son offre d’enseignement supérieur et pour répondre à une demande non satisfaite, le développement d’un enseignement supérieur privé — réputé plus efficient que l’enseignement supérieur public — a été encouragé dans le cadre des partenariats public-privé. Selon les estimations de l’IUS, le secteur privé accueille, en 2015, 13 % des étudiants du supérieur au Vietnam, 22 % au Bénin et 60 % en Inde. Pour autant que ces chiffres soient fiables — une partie, variable selon les pays, de l’enseignement supérieur privé n’est pas enregistrée —, ils indiquent l’importance prise par le privé à ce niveau de formation. Au Pérou et au Mexique par exemple, presque 7 universités sur 10 sont privées.
Quatre phénomènes peuvent être relevés à l’examen rapide des conditions de développement du secteur privé d’enseignement supérieur : 1) la consolidation du secteur privé et du PPP ; 2) l’absence ou la faible régulation de ce secteur ; 3) la transformation des règles d’accès à l’enseignement supérieur (notamment en termes de ressources exigées des étudiants, de processus de sélection à l’entrée et de conditions d’étude durant le parcours universitaire) et 4) la transformation des périmètres socio-économiques traditionnels.
Le développement du secteur privé semble avoir en partie participé d’un mouvement de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur des quinze dernières années. Mais ce mouvement n’est pas synonyme de réduction des inégalités d’accès ou d’égalisation des conditions de réussite académique. Par exemple, au Mexique, 1 % seulement des 15-24 ans du quintile le plus pauvre poursuivent leurs études dans le supérieur contre 32 % dans le quintile le plus riche. De plus, une analyse intergénérationnelle de la mobilité des hommes a montré que, dans ce pays, la proportion de personnes du quintile le plus pauvre restant dans le même quintile au cours de la génération suivante atteignait 48 %.
Les politiques publiques, les mesures adoptées, les dispositifs mis en place, ou encore les PPP sont, dans de nombreux pays, encore mal renseignés et, ce, d’autant moins que le secteur privé est composite et non totalement régulé par ces politiques. De même, très peu d’études se sont intéressées au poids du secteur privé dans la réduction ou l’augmentation des inégalités — ou simplement à la prise en compte par les acteurs de ce secteur, de cette question des inégalités ; et très peu de travaux ont permis de montrer dans quelle mesure les politiques publiques elles-mêmes sont, dans le cadre de la lutte contre les inégalités, attentives au développement du secteur privé et aux quatre processus précédemment mentionnés.
Faute d’études précises sur cette question, se pose donc aussi la question de savoir dans quelle mesure et comment les politiques publiques des pays dits en développement ou émergents appréhendent aujourd’hui la question du rôle du secteur privé dans la réduction des inégalités dans l’enseignement supérieur en termes d’accès, de conditions de réalisation des cursus universitaires, ou de « réussite » (selon l’acception donnée dans le cadre de ces politiques).
La première des questions posées dans ce projet est ainsi celle des inégalités dans l’enseignement supérieur : quelles sont celles qui sont identifiées et considérées par les politiques publiques ? Est-ce que toutes les inégalités sont considérées comme problématiques et comme devant faire l’objet de mesures particulières ?
Se pose en second lieu un ensemble de questions relatives à la croissance du secteur privé d’enseignement supérieur : quelles sont les caractéristiques de la nouvelle génération d’université privées, à quel type de population s’adressent-elles ? Qui sont les entrepreneurs, propriétaires et enseignants de ces universités ? Quel est le rôle des politiques publiques dans la croissance et la régulation de ce secteur ? Dans quelle mesure les acteurs du secteur privé prennent-ils en compte les orientations publiques et inscrivent-ils la lutte contre les inégalités dans leurs objectifs ? Enfin, dans quelle mesure les politiques publiques sont-elles attentives à ce poids/rôle possible du secteur privé dans l’accroissement des inégalités sociales ?
D’un point de vue problématique, il s’agit donc dans ce projet pluridisciplinaire (sociologie, économie, démographie, sciences de l’éducation) 1) d’identifier dans quelle mesure et comment les politiques publiques prennent en considération les inégalités (et lesquelles) dans l’enseignement supérieur, et quels déterminants de ces inégalités elles ambitionnent de corriger ; 2) d’identifier dans quelle mesure et comment ces politiques prennent en compte l’essor et/ou la consolidation du secteur privé d’enseignement supérieur ainsi que son rôle dans la réduction vs l’accroissement des inégalités à ce niveau ; 3) enfin, de discerner si les acteurs du secteur privé d’enseignement supérieur inscrivent la lutte contre les inégalités dans leurs objectifs, pourquoi et comment.
Le projet est réalisé, de 2018 à 2020, dans sept pays de trois continents : Argentine, Inde, Mexique, Pérou, République Démocratique du Congo, Sénégal, Vietnam. Un série de publications est programmée dans la collection « Documents de recherche » de l’AFD. Un ouvrage est également à paraître (2021) aux Editions Karthala.
Mots-Clés
Universités privées, Politique d’enseignement supérieur, Marchandisation, Privatisation, Inégalités.
Zones géographiques
Afrique (Sénégal, République Démocratique du Congo), Amérique latine (Argentine, Mexique, Pérou), Asie (Inde, Vietnam).
Calendrier
2018-2020
Contact
Courriel : etienne.gerardeti chez gmail.com
Résultats et valorisation
Séminaires nationaux et internationaux
- Dimension INTERcontinentale, Séminaire général de lancement du projet, Tous pays, 23-26 Juillet 2018, France, Paris (Ceped/Université Paris Descartes)
- Dimension Internationale (continentale), Séminaire d’étape, Afrique (Mali, RDCongo, Sénégal), 12-13 Novembre 2018, Dakar
- Dimension Internationale (continentale), Séminaire d’étape, Asie (Inde, Vietnam) 13-14 Décembre 2018, Hanoï
- Dimension Internationale (continentale), Séminaire d’étape, Amérique latine (Argentine, Mexique, Pérou) 22-24 Janvier et 28-31 Janvier 2019, Mexico
- Dimension INTERcontinentale, Atelier d’étape, Inde, Mali, Mexique, Pérou, RDCongo, Vietnam, 5 mars 2019 France, Paris (Ceped)
- Dimension Nationale, Séminaire d’étape et de clôture Vietnam, 23-25 Juillet 2019, Hanoï
- Dimension Nationale, Séminaire d’étape et de clôture République Démocratique du Congo, 5-11 Juillet 2019, Kinshasa
- Dimension Nationale, Séminaire d’étape et de clôture Sénégal, 28 Octobre 2019, Dakar
- Dimension Internationale (continentale), Séminaire d’étape et de clôture, Argentine, Mexique, Pérou. Invité : Colombie, 25-27 Novembre 2019, Mexico
- Dimension INTERcontinentale, Séminaire général de clôture, Tous pays, 16-18 Décembre 2019 Paris (Ceped/ Université Paris Descartes et AFD)
Rapports
Rapport final du projet
- E. Gérard, « Inégalités et enseignement supérieur : entre politiques publiques et développement du secteur privé ». Rapport d’exécution du projet ; Volume 1, Février 2020, 76 p. ;
- E. Gérard (textes réunis par), « Inégalités et enseignement supérieur : entre politiques publiques et développement du secteur privé », Rapport d’exécution du projet, Volume 2, Compte rendus de séminaires et présentations de communications orales, Février 2020, 480 p. ;
- E. Gérard (textes réunis par), « Universités privées dans le monde et Inégalités sociales. Argentine — Inde —Mexique — Pérou — République Démocratique du Congo - Sénégal – Vietnam », Février 2020, 490 p.
- E. Gérard et N. Henaff, « Create tools to assess the role of private higher education in reducing inequalities », Policy brief n°1, ESPI, Mars 2019.
- E. Gérard et N. Henaff, « Pourquoi et comment mesurer les inégalités dans l’enseignement supérieur ? », Policy brief n°2, ESPI, Février 2020.
- Marc Poncelet et Pascal Kapagama, « des inégalites éducatives a la mise en question de l’opposition public/prive dans l’enseignement supérieur congolais. Un défi documentaire et conceptuel », Document de recherche n°162, AFD, octobre 2020, 78 p.
- Jaime Aragon Falomir et Santiago Andrés Rodriguez, « Inégalités et enseignement supérieur : entre politiques publiques et développement du secteur privé en argentine », Document de recherche n°150, AFD, octobre 2020, 68 p.
- Martin Benavides et Frida Haag, Watanabe, « Complexité et inégalités de l’offre universitaire privée au Pérou. Regard sur la diversité sociodémographique des étudiants et des conditions d’insertion professionnelle des diplômés d’universités privées », Document de recherche n°163, AFD, octobre 2020, 98 p.
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