Projets achevés

Gouvernance et sida en Afrique : comprendre et renforcer l’action des instances de coordination nationale du Fonds mondial (CCM). Une approche comparée Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun.

Responsables scientifiques

Partenariat

  • Institut Africain de la Gouvernance, Dakar, Sénégal. (IAG : www.iag-agi.org )
  • Université Cheikh Anta Diop (UCAD), Sénégal. Département de sociologie.
  • Université de Ziguinchor, Sénégal. Département de sociologie.
  • Le programme franco ivoirien sur le VIH/sida et les maladies transmissibles (PAC-CI/ ANRS)
  • Fondation Paul Ango Ela de géopolitique en Afrique (FPAE), Yaoundé, Cameroun (www.fpae.net)
  • UMR 912 SESSTIM Marseille (IRD INSERM Aix Marseille Université)
  • Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • ONG Solthis, Paris
  • Dispositif d’Appui Technique pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’ONUSIDA (DAT-OC - ONUSIDA)

Membres du CEPED participant au projet

Financement

Résumé

Contexte : La mobilisation internationale contre le VIH/sida associe des acteurs hétérogènes, pris dans des dynamiques encore incertaines, entre montée en puissance des programmes de traitement, redéfinition des priorités de la lutte et fragilité des financements. Comprendre et orienter l’action publique dans un paysage politique d’une telle complexité pose un défi aux sciences sociales.
Les instances de coordination nationale du Fonds mondial (CCM – Country Coordinating Mechanisms) représentent des archétypes de la gouvernance du sida en Afrique, et sont un point d’entrée pour saisir les enjeux des politiques sanitaires au Sud à l’heure de la « santé mondiale » (global health). Ce projet propose de mener une recherche-action fondée sur l’analyse comparée de l’action des CCM dans trois pays africains soutenus par le Fonds mondial (le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun), dans un contexte de mise en œuvre du Nouveau Modèle de Financement du Fonds mondial.
Objectif principal : Décrire comment le travail de concertation et de négociation entre les acteurs des CCM est le produit et le révélateur des trajectoires politiques spécifiques des différents Etats africains. Cette étude permettra de proposer un cadre théorique général pour analyser comment l’Afrique subsaharienne est gouvernée dans le cadre des politiques de la « santé mondiale », en posant la construction de l’action publique au sein d’une matrice qui comprend les représentants des organisations internationales (OI), des partenaires bilatéraux, des représentants des organisations de la société civile (OSC) dont les représentants des patients, des partenaires privés et, bien-sûr publics.
Objectifs secondaires : Comparer et transmettre, au fur et à mesure de la recherche, les éléments issus de cette comparaison aux acteurs impliqués dans la gouvernance des CCM. 
Hypothèses : La comparaison du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun permet de contraster trois configurations très différentes des politiques de lutte, allant de la « participation active » à l’« adhésion passive » aux recommandations internationales. Les spécificités nationales du fonctionnement des CCM ne reflètent que partiellement les niveaux de dépendance à l’aide financière internationale (Sénégal : 75% ; Côte d’Ivoire : 93% ; Cameroun : 74%), mais sont plutôt marqués par des trajectoires politiques, économiques et épidémiologiques différenciées, qui orientent l’ethos du pouvoir (la manière de gouverner) dans chaque pays : la régulation des forces au sein des CCM dépend de ces trajectoires étatiques, que les CCM peuvent, en retour, influencer, tant sur le plan opérationnel que sur le plan de la démocratisation de la gouvernance elle même.
Méthodes : Le projet s’appuie sur les approches qualitatives de la sociologie comparée de l’action publique et de l’anthropologie politique. Il est fondé sur des enquêtes menées par observation participante au sein des CCM du Sénégal, de Côte d’Ivoire et du Sénégal, incluant des entretiens semi-directifs et répétés avec des représentants de chaque catégorie d’acteurs présents au CMM (Organisations internationales, partenaires bilatéraux, associations, représentants du gouvernement, secteur privé, consultants, etc.) ; des restitutions participatives au sein de chaque CCM et des restitutions participatives croisées réunissant des représentants des trois CCM.
Résultats attendus
Ce projet montrera l’importance de la prise en compte de la spécificité et de l’historicité des trajectoires politiques locales pour comprendre et orienter la gouvernance du sida en Afrique. Sur un plan fondamental, il permettra d’expérimenter un cadre théorique innovant en science politique transposable par sa généralité à d’autres questions liées à la « santé mondiale ». Sur un plan opérationnel, il offrira une base de réflexion et de dialogue au sein et entre les CCM des pays africains.

Mots-Clés

Sida, Afrique, Fonds mondial

Zones géographiques

  • Zone 1 - Sénégal, Dakar
  • zone 2 - Côte d’Ivoire, Abidjan
  • zone 3 -Cameroun, Yaoundé

Calendrier

2014-2020

Contact
fred.eboko chez ird.fr

Résultats et valorisation

  • Séminaire de l’Action Coordonnée 46 de l’ANRS le jeudi 1er octobre 2020
  • Parution : Public policy lessons from the AIDS response in Africa, Routledge, 2020

Publications

2021


  • Eboko Fred (2021) Public policy lessons from the AIDS response in Africa, Abingdon, Oxon ; New York, NY : Routledge, 1 p. (Routledge studies in African development). ISBN : 978-1-00-300213-0.
    Résumé : "Public Policy Lessons from the AIDS Response in Africa examines how the interplay between national state dynamics in Africa and the global political arena has shaped the global AIDS response, and in this context develops a framework for analysing public policy action more broadly in contemporary Africa. By applying comparative political sociology to AIDS public action, this book identifies four political models that are applicable to public initiatives. Fred Eboko goes on to test these in other domains - namely, the malaria and tuberculosis health subsectors, and the education and environment sectors. By articulating global and national connections and contributing a critical perspective grounded in African scholarship and French political science, the author builds a bold and ambitious framework with the potential to enable coherent and effective public policy action in Africa. This book will be of interest to scholars and students of public health, global health, political science, and development studies, as well as policy-level practitioners in the areas of global health and development"--
    Mots-clés : Africa, AIDS (Disease), Government policy, International cooperation, Medical policy.
    Note Note
    Updated and revised version of the original French publication, Repenser l'action publique en Afrique: Du sida à la l'analyse de la globalisation des politiques publiques (Paris, Editions Karthala, 2015)
    Note Note
    Introduction: From Intimacy to Politics: AIDS in Africa as A Moving Object -- The International Policy Response to AIDS in Africa (1986-1996). Empirical Bases, Theoretical Tools -- AIDS and Governance in Africa. Instruments and Instrumentalisation of an International Policy -- International Comparison in Africa. Socio-political Determinants of Access to AIDS Drugs -- Socio-political Determinants of Access to AIDS Drugs in Africa. A Paradigm Shift -- From Policies to Politics. Policy before the Onslaught of Politics -- Towards a Matrix of Public Action in Africa. Norms, Interests and Cross-Sectoral Approach -- Conclusion. Towards a Return of the African State?

2015


  • Eboko Fred (2015) Repenser l'action publique en Afrique: du SIDA à l'analyse de la globalisation des politiques publiques, Paris : Éditions Karthala, 262 p. (Hommes et sociétés). ISBN : 978-2-8111-1425-1.
    Résumé : L’action publique contre le sida en Afrique constitue un archétype de mobilisation politique et sociale multi niveaux. D’inspiration internationale et portées par des standards pour la mise en œuvre des recommandations supranationales, les politiques publiques au plan national montrent la réalisation différentielle de « politique publiques » dont la définition, l’émergence et les orientations ne devaient rien, au départ, à des mobilisations nationales. Ces « modèles dissonants » de politiques publiques se fondent sur une approche comparative, entre plusieurs pays, à partir de variables épidémiologiques, sanitaires et politiques. Cette comparaison met en lumière l’acuité du rôle de l’engagement politique au plan international et national, au-delà des données épidémiologiques et de la diversité géographique des situations étudiées. Les quatre types de mobilisation politique proposés tiennent compte de la profondeur historique des politiques publiques des pays dont l’analyse permet une sociologie politique de l’Etat en Afrique. Soumis à des directives internationales et à des aléas globaux similaires, ils montrent des trajectoires historiques qui en disent autant sur les réponses à une pandémie que sur la manière avec laquelle ces Etats reconstruisent l’ordre international dans lequel ils se meuvent. Ainsi, en abordant la question de « la gouvernance du sida », ce travail souligne le poids des organisations internationales, de la coopération bi et multilatérale dans la gestion des affaires publiques internes aux Etats, auxquels s’associent des « sociétés civiles » du Nord et du Sud. En comparant cet enchevêtrement transnational d’acteurs, d’un sous-secteur de la santé à l’autre (sida, tuberculose, paludisme), puis d’un secteur à l’autre (santé, éducation, biodiversité), cet essai propose « une matrice de l’action publique en Afrique ». Cet outil d’analyse innovant permet de distinguer, pour chaque action publique, le niveau d’acteurs où se situe le levier ou les curseurs les plus décisifs. C’est une contribution scientifique et politique originale, à la compréhension de l’Afrique contemporaine en action.
    Mots-clés : Action publique, Coopération internationale, GOUVERNANCE, Mobilisations, SIDA.
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