Projets achevés

UNISSahel : Couverture Universelle Santé au SAHEL

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Responsables scientifiques

Axe de recherche : Axe 1 Santé mondiale : crises, politiques, interventions

Partenariats

Partenariats avec convention

Partenariats sans convention

Membres du Ceped participant au projet

Membres extérieurs au Ceped participant au projet

TCHAD : Dahab MANOUFI (ONG BASE), Malick Ousman AHMAT (BASE), Emmanuel BONNET (RESILIENCES (IRD), Fred EBOKO, Idriss Ali Zakaria GALI GALI (BASE), (CEPED), Ramadan KAGONTA (BASE), Ratnan NGADOUM (Université de N’Djamena)
SENEGAL : Khoudia SOW (CRCF), Richard LALOU (MERIT (IRD)), El Hadj BA (VITROME (IRD)), Valérie DELAUNAY (LPED, IRD), Laurence FLEURY (LPED, IRD), Cheikh SOKHNA (VITROME, IRD), Cheikh TINE (MERIT, IRD), Grâce à Dieu TOULAO (IRD), Mamadou YATOUDEME (IRD), Gabrièle LABORDE-BALEN (TRANSVIHMI, IRD), Mariama DIEDHIOU(CRCF), Fatou DIOP (CRCF), Khady Seck NGOM (CRCF), Bernard TAVERNE (TRANSVIHMI, IRD), Bintou RASSOUL TOP (CRCF), Souleymane SOW (CRCF), Mame Penda BA (UGB), Rama Sao DIOP (UGB), Cheikh Mouhamadou Falilou Mb. FALL (UGB), El Hadji Ibrahima Kady SARR (UGB), Fatou Bintou NIANG (UGB), Mohammad ABU ZAINEH (AMSE,IRD), Sameera AWAWDA (AMSE, IRD), Emmanuel BONNET (RESILIENCES, IRD), Sylvie BOYER (SESSTIM, IRD), Bruno VENTELOU (CNRS/AMSE)
MALI : Laurence TOURE (ONG MISELI), Pauline BOIVIN (MISELI), Emmanuel BONNET (RESILIENCES, IRD), Lara GAUTIER (UDEM), Yamba KAFANDO (consultant indépendant), Mathieu SEPPEY (UDEM)

Organigramme

Financement

  • Agence Française de Développement, 3 ans

Résumé

Le programme de recherche UNISSAHEL porte sur les politiques d’accès à la couverture universelle en santé (CUS) dans trois pays d’Afrique de l’Ouest : Mali, Sénégal, Tchad. Nous étudions une série d’interventions visant à réduire les difficultés d’accès aux systèmes de santé dans ces quatre pays, notamment celles issues de l’Initiative Santé Solidarité Sahel (I3S) financée par l’Agence Française pour le Développement (AFD).
Ces pays ont adopté des stratégies spécifiques.
Au Mali : renforcer la disponibilité et la qualité de l’offre de soins dans la région de Mopti et accompagner la mise en place de deux mutuelles interprofessionnelles à l’échelle administrative du cercle.
Au Tchad : renforcer la mise en œuvre des politiques de gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans dans deux régions, respectivement N’Djamena et le Logone Occidental.
Au Sénégal : les interventions portent à la fois sur les mutuelles et sur les différentes politiques de gratuité. Les chercheurs étudient les spécificités et les points communs entre les pays, comme le déploiement des mutuelles et les déterminants de l’adhésion à ces mutuelles au Sénégal et au Mali, ou bien la question de l’effectivité des gratuités au Tchad.

Notre priorité est d’observer la mise en œuvre, les effets et les impacts des interventions grâce à une série d’analyses transversales pour mesurer les effets des interventions sur les indicateurs de santé, sur les dépenses des ménages et sur les inégalités, en tenant compte des différents déterminants sociaux comme la fécondité ou la scolarisation, ainsi que des déterminants géographiques.
Une importance particulière est accordée aux analyses de la gouvernance et de la résilience des systèmes de santé : décrypter les configurations d’acteurs et d’institutions, comprendre les processus et les mécanismes de financement de la santé dans les contextes nationaux, régionaux et internationaux. La question de la pérennité des interventions est en particulier abordée, pour documenter comment les systèmes de santé peuvent ou non absorber les perturbations quotidiennes ou exceptionnelles.
Ce programme est mené par l’institut de recherche pour le développement (IRD), l’ONG MISELI au Mali, l’ONG Bureau d’appui santé environnement (BASE) au Tchad, le Centre Régional de Recherche et de Formation à la Prise en Charge Clinique de Fann (CRCF) et l’Université Gaston Berger (UGB) au Sénégal. Il implique chercheurs, professionnels de santé, administrateurs et décideurs afin de créer et d’utiliser les meilleures connaissances possible pour soutenir les interventions de financement de la santé. Un processus continu de coopération et de transfert de connaissances entre les différents acteurs est mis en place, à travers par exemple la production de notes de politiques ou la réalisation d’ateliers nationaux et inter-pays.

  • Pour plus d’informations ICI

Mots-Clés

Couverture Universelle en santé, équité, systèmes de santé, Sahel

Zone géographique

Sénégal, Mali, Tchad

Calendrier

Juillet 2018 - Décembre 2022

Contact

Notes de politique

Note de politique janvier 2023

Publications récentes


  • Awawda Sameera, Abu-Zaineh Mohammad et Ventelou Bruno (2021) La couverture sanitaire universelle au SAHEL : le cas du Mali et du Tchad, Paris, France : Ceped. (Note de Politique Unissahel). https://www.unissahel.org/_files/ugd/02b44d_220b792cf0754d728556c43fefc6d7bf.pdf.
    Résumé : Cette étude vise à évaluer la faisabilité et l’impact macro-économique de l’extension de la couverture sanitaire à l’ensemble de la population en vue de l’atteinte de la couverture universelle (CSU) au Mali et au Tchad. Nous utilisons une approche méthodologique par micro-simulation pour examiner l’impact d’un scénario de CSU sur les dépenses de santé des ménages ainsi que les recettes et les dépenses publiques. Etant donné les diffèrent taux actuels de couverture de la population, les résultats montrent que l’atteinte de l'objectif coûterait aux gouvernements du Mali et du Tchad 17 182 et 44 415 millions de FCFA, respectivement. L’atteinte de la CSU pourrait augmenter l’accès aux soins des ménages, mais aussi le fardeau budgétaire du gouvernement ; il faudrait donc disposer de bonnes stratégies de financement public. L’étude évalue donc en parallèle les bénéfices à attendre d’une hausse de la prime d’assurance maladie.

  • Awawda Sameera, Abu-Zaineh Mohammad et Ventelou Bruno (2020) Vers une couverture sanitaire universelle au Sénégal : quelles sont les meilleures stratégies de financement ?, Paris, France : Ceped. (Note de Politique Unissahel). https://www.unissahel.org/_files/ugd/02b44d_beaaaeb0d4094348a29549ef9fe00434.pdf.
    Résumé : Cette étude a pour objectif d’évaluer différents modes de financement de la couverture santé universelle au Sénégal. La méthode utilisée, la micro-simulation, permet d’examiner l’impact de différents scenarii sur les consommations des ménages ainsi que sur les dépenses publiques. Les résultats montrent que la généralisation d’une assurance-maladie à l’ensemble de la population, associée à une réduction des coûts directs des soins, augmenterait les consommations de soins des Sénégalais, améliorant donc leur accès aux services de santé. Néanmoins, une telle généralisation serait coûteuse pour les finances publiques. Pour limiter les coûts supportés par le gouvernement, l’augmentation du taux d’imposition sur la consommation et de la prime de contribution à l’assurance-maladie serait utile et permettrait de ramener les finances publiques à l’équilibre.

  • Bousmah Marwân-al-Qays, Boyer Sylvie, Lalou Richard et Ventelou Bruno (2022) Les rôles de l'accès à l'information et des facteurs géographiques dans l’adhésion à l’assurance santé en milieu rural sénégalais, Paris, France : Ceped. (Note de Politique Unissahel). https://www.unissahel.org/_files/ugd/02b44d_4bdeeb5e58c5426491707c91335aacde.pdf.
    Mots-clés : Awareness, Geographic distance, Health insurance, Risk preference, Selection bias, Senegal, Sub-Saharan Africa.

  • Bousmah Marwân-Al-Qays, Diakhaté Pathé, Toulao Grâce À Dieu, Le Hesran Jean-Yves et Lalou Richard (2022) « Effects of a free health insurance programme for the poor on health service utilisation and financial protection in Senegal », BMJ Global Health, 7 (Suppl 9) (décembre), p. e009977. DOI : 10.1136/bmjgh-2022-009977.
    Résumé : INTRODUCTION: Implemented in 2013 in Senegal, the Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) is a national cash transfer programme for poor households. Besides reducing household poverty and encouraging children's school attendance, an objective of the PNBSF is to expand health coverage by guaranteeing free enrolment in community-based health insurance (CBHI) schemes. In this paper, we provide the first assessment of the PNBSF free health insurance programme on health service utilisation and health-related financial protection. METHODS: We collected household-level and individual-level cross-sectional data on health insurance in 2019-2020 within the Niakhar Population Observatory in rural Senegal. We conducted a series of descriptive analyses to fully describe the application of the PNBSF programme in terms of health coverage. We then used multivariate logistic and Poisson regression models within an inverse probability weighting framework to estimate the effect of being registered in a CBHI through the PNBSF-as compared with having no health insurance or having voluntarily enrolled in a CBHI scheme-on a series of outcomes. RESULTS: With the exception of health facility deliveries, which were favoured by free health insurance, the PNBSF did not reduce the unmet need for healthcare or the health-related financial risk. It did not increase individuals' health service utilisation in case of health problems, did not increase the number of antenatal care visits and did not protect households against the risk of forgoing medical care and of catastrophic health expenditure. CONCLUSION: We found limited effects of the PNBSF free health insurance on health service utilisation and health-related financial protection, although these failures were not necessarily due to the provision of free health insurance per se. Our results point to both implementation failures and limited programme outcomes. Greater commitment from the state is needed, particularly through strategies to reduce barriers to accessing covered healthcare.
    Mots-clés : health economics, health insurance, health policy, health services research, maternal health.

  • Bousmah Marwân-al-Qays, Diakhaté Pathé, Toulao Grâce à Dieu, Le Hesran Jean-Yves et Lalou Richard (2022) Les effets de l’adhésion gratuite aux mutuelles de santé communautaires sur l'utilisation des services de santé et la protection financière : Le cas des personnes indigentes bénéficiaires du Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) en milieu rural sénégalais (1), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.6997615.
    Résumé : Introduction : Mis en oeuvre au Sénégal en 2013, le Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) est un programme de transferts monétaires pour les ménages indigents. Outre la réduction de la pauvreté des ménages et l’incitation à la scolarisation des enfants, un objectif du PNBSF est d’améliorer la couverture sanitaire en garantissant aux ménages bénéficiaires une adhésion gratuite à une mutuelle de santé communautaire. Nous présentons dans cet article la première évaluation au niveau local de ce programme d’assurance santé entièrement subventionné par l’État. Méthodes : En 2019-2020, nous avons collecté des données transversales, au niveau des ménages et des individus de l’Observatoire de Population de Niakhar, autour de la thématique de l’assurance santé en milieu rural sénégalais. Nous avons d’abord mené une série d’analyses descriptives pour décrire l’application du PNBSF en termes de couverture sanitaire. Nous avons ensuite estimé des modèles de régression logistique et de Poisson multivariés, en utilisant la méthode de pondération par l’inverse de la probabilité de traitement (Inverse Probability Treatment Weighting). Cette méthode nous a permis d’estimer l’effet d’être adhérent d’une mutuelle de santé communautaire au titre du PNBSF – par rapport au fait de n’être pas adhérent d’une mutuelle de santé communautaire ou d’avoir adhéré de manière payante – sur une série d’indicateurs et parmi différents groupes de population. Résultats : À l’exception des accouchements en structure de santé (par rapport aux accouchements à domicile), qui ont été favorisés par l’assurance santé gratuite, le PNBSF n’a pas réduit les besoins de soins non satisfaits, ni le risque financier lié aux dépenses de santé. Plus particulièrement, l’adhésion gratuite à une mutuelle de santé communautaire n’a pas augmenté l’utilisation des services de santé des individus en cas de problèmes de santé, n’a pas augmenté le nombre de consultations prénatales pour les femmes ayant eu une naissance vivante, et n’a pas protégé les ménages contre le risque de renoncement aux soins et contre le risque d’engager des dépenses de santé catastrophiques.

  • Chabrol Fanny, Coulibaly Pierre et Coulibaly Abdourahmane (2022) Deux approches du renforcement de l’infrastructure hospitalière en contexte de guerre : le cas de l’hôpital régional de Mopti (2022-12-10), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7405062.
    Résumé : Introduction : Les hôpitaux jouent un rôle clé dans l’accès à des soins de santé de qualité et abordables en Afrique subsaharienne et contribuent à la résilience du système de santé, notamment dans les contextes de guerre. Cependant, les hôpitaux publics souffrent de contraintes multiples et de longue date qui les empêchent de fournir des soins de santé spécialisés, sûrs et de qualité. L'objectif de cette étude est de décrire les défis associés aux interventions visant l’amélioration de l'infrastructure de l'hôpital de Mopti, en vue d’assurer les soins de santé, dans une région déstabilisée par l’action des groupes djihadistes et les défaillances de l’État. Méthodes : Notre étude qualitative se concentre sur un hôpital régional situé à Mopti, au centre du Mali. Nous analysons les efforts réalisés pour renforcer l'infrastructure hospitalière dans le cadre de programmes gouvernementaux, de la part d’acteurs de coopération bilatérales et d’acteurs humanitaires. Nous avons conduit une série d’entretiens semi-directifs (n = 28) avec des responsables de santé publique, des partenaires au développement, et des professionnels de santé de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti. Nous analysons trois dimensions clés de l'infrastructure hospitalière qui sont fondamentales pour son fonctionnement et sa résilience au quotidien : les ressources humaines, la gouvernance et la maintenance des équipements. Résultats : Nos résultats montrent qu'il existe deux approches du renforcement des infrastructures hospitalières : une approche développementaliste qui vise à réformer l'hôpital et à construire de nouveaux bâtiments et une approche humanitaire qui privilégie les solutions concrètes aux besoins les plus urgents. Nous plaidons pour une plus grande articulation entre les approches pour renforcer la résilience quotidienne des infrastructures de soins de santé dans des contextes déstabilisés.

  • Coste Marion et Bousmah Marwân-al-Qays (2022) Validation d'un score d'obstacles perçus à l'accès aux soins en zone rurale au Sénégal pour prédire l'utilisation des services de santé (2), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.6997903.
    Résumé : Contexte : L’accès aux services de santé est un élément clé pour atteindre l'Objectif de Développement Durable n° 3, qui consiste à promouvoir une vie en bonne santé pour tous à tout âge grâce à une couverture maladie universelle (CMU). Cependant, dans le contexte des pays à revenu faible ou intermédiaire, la plupart des études se concentrent sur la protection financière mesurée par les dépenses de santé catastrophiques, ou sur l'utilisation des services de santé parmi des populations spécifiques présentant des besoins de santé (comme une grossesse récente ou une maladie). Méthodes : Cette étude vise à construire un score individuel d’obstacles perçus à l’accès aux soins (OPAS) afin de prédire l'utilisation des services de santé. Nous estimons le score sur six éléments : (1) savoir où aller, (2) obtenir la permission, (3) avoir de l'argent, (4) la distance jusqu’à la structure, (5) trouver un moyen de transport, et (6) ne pas vouloir y aller seul.e, en utilisant des données individuelles sur 1 787 participants adultes vivant en milieu rural au Sénégal. Nous construisons le score via une analyse factorielle explicative descendante et vérifions sa cohérence interne. Enfin, nous évaluons la validité prédictive du score factoriel en testant son association (régressions univariées) avec un large éventail de variables sur les déterminants du recours aux soins et de l'utilisation des services de santé. Résultats : L'analyse factorielle aboutit à la construction d’un score unidimensionnel combinant les éléments (3) à (6), avec un coefficient alpha de Cronbach de 0,7 indiquant une bonne cohérence interne. Le score est fortement associé aux déterminants du recours aux soins (notamment sexe, éducation, statut marital, mesures de pauvreté et distance jusqu’à la structure de santé la plus proche). En outre, le score permet de prédire l’utilisation des services de santé au niveau du ménage, l'utilisation des services de santé suite à un problème de santé, et l'utilisation des services de santé pendant la grossesse et l'accouchement. Ces résultats sont confirmés à partir d’une base de données différente (validité externe). Conclusions : Le score OPAS est un indicateur valide et précis de l'accès aux services de santé au niveau individuel. Il peut compléter les mesures de couverture des services de santé au niveau régional ou national pour mesurer l’accès et prédire l’utilisation des services de santé. Le score OPAS peut également être combiné à des mesures conventionnelles de protection financière, telles que les dépenses de santé catastrophiques, afin de documenter de manière multidimensionnelle les besoins et les progrès en matière de CMU au niveau individuel ou au niveau ménage.

  • Fillol Amandine, Kadio Kadidiatou et Ridde Valéry (2022) Effets du néolibéralisme dans la réflexion politique et scientifique autour de la CSU (4), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7041072.
    Résumé : Contexte : De plus en plus d’études montrent les liens entre les politiques ancrées dans une idéologie néolibérale et les effets sur la santé des populations. Alors que ces liens sont largement traités dans la littérature, notre article vise à comprendre comment la couverture universelle en santé (CSU), abordé ici comme un objet de la gouvernance globale en santé, naît, se définit et existe à travers le « noyau dur » du néolibéralisme, orientant ainsi l’ensemble des politiques publiques nationales et internationales. Méthodes : Il s’agit d’une analyse réflexive issue d’une revue de littérature réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat en santé mondiale. Cette analyse s’appuie sur le concept de noyau dur du néolibéralisme qui est un ensemble de croyances ontologiques et normatives, profondément ancrées, qui sous-tendent les représentations et les logiques des politiques et des interventions dans la gouvernance globale en santé. Résultats : Le noyau dur du néolibéralisme a pour effet, de façon implicite, de donner une définition restreinte à la santé à travers l’objet de la couverture sanitaire universelle, tout en promouvant une image positive et en limitant les possibilités de dissidence grâce à un cadrage discursif orienté (framing). Ce cadrage exclue les questions relatives aux déterminants structuraux de la santé tels que les financements publics dans la santé. Conclusions : À Travers le cadrage effectué sur les objets de la gouvernance globale tel que la couverture sanitaire universelle, il existe une restriction dans la façon de penser et de définir la santé.

  • Lerosier Thomas, Touré Laurence, Diabaté Seydou, Diarra Yacouba et Ridde Valéry (2022) Résilience minimale et insécurité : analyse qualitative du processus de résilience dans six centres de santé primaire au centre du Mali (2022-11-09), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7431766.
    Résumé : Contexte : Dans le contexte de la couverture santé universelle (CSU) au Sahel, l’étude se focalise sur les centres de santé primaire et les difficultés de sa mise en oeuvre dans un contexte de conflits insurrectionnels au centre du Mali. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la résilience des systèmes de santé est un levier en faveur de la CSU. Les études portant sur les conflits armés ont montré que les professionnels de santé étaient particulièrement exposés, mais qu’ils étaient aussi à l’origine de stratégies d’adaptation pour maintenir l’offre de soins. Les processus de résilience relèvent de phénomènes d’absorption, d’adaptation et de transformation qui permettent de maintenir l’offre de soins en dépit des perturbations. Méthode : Il s’agit d’une recherche qualitative par étude de cas multiples. Six centres de santé ont été retenus selon un choix raisonné visant à réunir des situations contrastées. 96 entretiens semi-directifs ont été réalisés et les données secondaires quantitatives de fréquentation des services ont été consultées. Des données relatives à l’insécurité ont également été consultées de manière à mieux comprendre le contexte des centres de santé étudiés. Le concept de résilience peut être mobilisé pour dégager les grandes caractéristiques et les principaux enjeux d’une situation de perturbation selon une perspective attentive au contexte. En s’intéressant aux centres de santé communautaires, l’approche conceptuelle s’intéresse au processus de résilience qui se déploie dans un double contexte de dysfonctionnements chroniques du système de santé et de conflits armés. Résultats : La résilience des centres de santé communautaires au Mali peut être décrite en identifiant trois caractéristiques spécifiques. Premièrement, les stratégies déployées par les professionnels de santé sont assez élémentaires et peu coordonnées. Malgré les perturbations induites par la situation sécuritaire, les professionnels de santé tendent à s’appuyer sur des pratiques routinières et des adaptations limitées. Deuxièmement, il n’existe pas de proposition institutionnelle ou collective et coordonnée visant spécifiquement à assurer le fonctionnement des CSCOM en contexte d’insécurité. Chacun assure sa sécurité par lui-même en définissant ses propres mesures de sécurité. Ces réponses à la crise sécuritaire relèvent de l’absorption individuelle. Troisièmement, la résignation est une attitude commune parmi la plupart des personnels de santé qui doivent composer avec des conditions de travail dégradées et avec la peur, particulièrement dans les endroits le plus isolés. En définitive, ce sont les individus qui font preuve d’absorption, mais leurs marges de manoeuvre sont limitées, particulièrement dans les centres de santé les plus isolés où la résilience s’appuie sur des personnels subalternes et peu formés. Conclusion : Au Mali, le processus de résilience prend une forme minimale dans la mesure où les stratégies sont très limitées et relativement peu efficaces dans un contexte de conflits insurrectionnels. Ce type de résilience est largement déterminé par l’état de dysfonctionnement initial du système de santé et par une culture professionnelle particulière. Cette forme de résilience se déploie dans un contexte où le système de santé malien est, avant la crise, relativement dysfonctionnel et ou le type de conflit, de basse intensité, permet le maintien des centres de santé ouverts.

  • Malick Ahmat Ousmane, Kagonta Ramdan, Niama Djidina Loubah et Manoufi Dahab (2022) Accessibilité des femmes enceintes et enfants de 0 à 5 ans aux structures de soins au Tchad: cas des cellules villageoises de gestion des urgences (CVGU) dans le district sanitaire de Benoye, Paris, France : Ceped. (Note de Politique Unissahel). https://www.unissahel.org/_files/ugd/02b44d_4342901ce57241dda9343ddb945c695b.pdf.
    Résumé : Pour faire face aux difficultés d’accessibilité aux soins maternels et infantiles, le Tchad a mis en oeuvre plusieurs stratégies dont la prise en charge des soins d’urgences obstétricales et néonatales dans les zones rurales. C’est une politique nationale de lutte contre la mortalité maternelle et infantile qui a été institué à travers le Bureau d’Appui Santé et Environnement (BASE), associant le Ministère de la Santé publique du Tchad, l’Agence Française de Développement (AFD) et la communauté. L’objectif de cette stratégie visait à améliorer l’accessibilité physique et financière aux soins maternels et infantiles par : la création des CVGU ; l’organisation du référencement entre les villages et les centres de santé ; l’organisation du référencement entre les centres de santé et l’hôpital ; la gratuité des soins et du transport pour les cas référés en urgence à l’Hôpital de District ; la prise en charge gratuite des complications obstétricales et des enfants de moins de 5 ans à l’hôpital. Cette intervention a été mise en place respectivement dans le Centre Hospitalier de Bebalem, le centre de santé de Bebalem et le centre de santé de Barabetien. Le mécanisme a duré 20 mois et a pris en charge 1621 femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans.

  • Ridde Valéry, Kane Babacar, Mbow Ndeye Bineta, Senghor Ibrahima et Faye Adama (2022) Résilience de deux unités départementales d'assurance maladie face à la pandémie de COVID-19 au Sénégal (3), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7006810.
    Résumé : Introduction : Dans sa recherche de solutions pour la couverture universelle en santé, le Sénégal a mis en place, en parallèle des mutuelles de santé communautaire communale, deux unités d’assurance maladie professionnelle départementale (UDAM) depuis 2014. Peu d’études sur la résilience des systèmes de santé en Afrique se sont encore penchées sur celle des assurances de santé. L’objectif de cet article est de comprendre comment ces deux UDAM ont été résilientes à la pandémie de COVID-19 et aux mesures restrictives imposées par l’État afin de maintenir les services à leurs membres et les remboursements aux prestataires de soins. Méthodes : La stratégie méthodologique est celle d’une étude de cas multiples avec plusieurs niveaux d’analyse au moyen d’un cadre conceptuel de la résilience et de l’analyse des configurations organisationnelles. Les données empiriques proviennent d’analyse de la documentation, d’observations dans les deux UDAM durant six mois et de 17 entretiens qualitatifs en profondeur auprès d’un échantillon de personnes sélectionnées en fonction de leur connaissance approfondie du fonctionnement et repérées lors d’une étude exploratoire. Résultats : Les résultats ont permis d’identifier trois configurations principales concernant i) la sécurité et l’hygiène, ii) l’organisation et la planification, iii) la communication pour le maintien du paiement. L’analyse de ces configurations montrent que les UDAM ont fait face à la pandémie, parfois en innovant (digitalisation), afin d’absorber le choc et de maintenir les services à leurs membres. Elles ont même contribué aux actions de lutte contre la pandémie dans leurs régions. Les UDAM ont tiré des leçons favorables de cette gestion de crise comme pour le travail à distance ou la capacité de soutenir les adhérents dans leur parcours de soins au sein des hôpitaux éloignés de leur siège. Elles ont innové avec l’organisation du paiement électronique et l’usage des réseaux sociaux pour collecter les fonds et communiquer avec les adhérents. Conclusion : Les deux UDAM ont montré qu’elles avaient été en mesure de s’adapter aux chocs de la pandémie et des mesures gouvernementales pour le maintien des services de leurs membres et de leur routine organisationnelle. Le renforcement de leur efficacité après le choc du départ de leur principal bailleur de fonds en 2017 a participé à l’adaptation, voire la transformation, à ce choc épidémique de 2020 et 2021.

  • Ridde Valéry, Kane Babacar, Mbow Ndeye Bineta, Senghor Ibrahima et Faye Adama (2022) La pérennité de deux mutuelles de santé départementales au Sénégal : une étude qualitative (7, Octobre 2022), Paris, France : Ceped. (Document de Travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7194801.

  • Taverne Bernard, Laborde-Balen Gabrièle, Rasoul Top Bintou, Sow Khoudia et Coumé Mamadou (2022) Perceptions et mise en oeuvre de la CMU (Plan Sésame) pour les personnes âgées au Sénégal, impacts sur les dépenses de santé liées au diabète et à l’hypertension (8), Paris, France : Ceped. (Document de Travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7346676.
    Résumé : Contexte : En 2006, l’État sénégalais a mis en place un programme de couverture maladie pour les personnes âgées ≥ 60 ans – le Plan Sésame – devant permettre de fournir une prise en charge médicale gratuite dans toutes les structures sanitaires publiques du pays. Ce dispositif a été intégré dans celui de la Couverture Médicale Universelle (CMU) promue à partir de 2013. L’objectif de l’étude était de décrire et analyser l’utilisation du dispositif de couverture en santé en 2020, par les personnes âgées, d’évaluer le montant des dépenses médicales engagées à l’occasion d’une consultation médicale de routine pour le suivi de leur maladie (hypertension artérielle et diabète), et de calculer les restes à charge liés à la consultation. Méthodes : Les enquêtes ont été réalisées entre juillet 2020 et octobre 2021, dans deux structures sanitaires publiques dakaroises. Approche mixte : 1/ étude qualitative par entretiens semi-directifs, entretiens informels, observations et journal de terrain auprès de 35 personnes sélectionnées selon une procédure de choix raisonné dans un objectif de diversification des sexes, âges, statut social, itinéraires thérapeutiques pour 23 personnes (dont 12 femmes, âges compris entre 60 et 85 ans), et activités professionnelles pour 12 acteurs de santé ; 2/ étude quantitative transversale par questionnaire auprès de 225 personnes (dont 141 femmes) âgées de 60 ans et plus, nous avons calculé le coût total de la consultation et des ordonnances associées (examens complémentaires et médicaments) ainsi que le reste à charge médical et les frais de transport des patients. Résultats : L’enquête met en évidence l’hétérogénéité des connaissances des personnes âgées sur la couverture sanitaire qui leur est destinée, alors même que le Plan Sésame est en place depuis plus de dix ans. On observe un lien étroit entre le niveau d’insertion sociale des personnes et leur utilisation de la couverture sanitaire : les personnes les mieux insérées socialement sont celles qui savent le mieux utiliser les services de la CMU. Les professionnels de santé adhèrent au principe de la couverture maladie, mais la plupart ont des connaissances limitées et parfois imprécises sur les dispositifs existants. Bien que le Plan Sésame soit défini dans le cadre d’une stratégie nationale, sa mise en oeuvre est variable selon les structures sanitaires et les époques ; dans les deux sites d’enquête l’offre des services couverts par le Plan Sésame est très limitée. Aussi, la couverture fournie par le Plan Sésame n’est que partielle (entre 30 et 50% des coûts médicaux) et le reste à charge lié à une consultation pour les patients âgés présentant une HTA et/ou un diabète varie entre 24 000 et 28 000 Fcfa. Conclusions : en 2021 le Plan Sésame ne permettait pas encore une totale gratuité des soins pour les personnes âgées, son application, même partielle, se traduit tout de même par une réelle baisse des dépenses de santé des personnes âgées.

  • Touré Laurence, Boivin Pauline, Diarra Yacouba, Diabaté Seydou et Ridde Valéry (2022) Innovations dans la mutualité : défis et apprentissages dans la perspective du Régime d’assurance maladie universelle au Mali (2022-12-11), Paris, France : Ceped. (Document de travail Unissahel). https://doi.org/10.5281/zenodo.7431696.
    Résumé : Introduction : Fin 2018, le Mali a institué le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) permettant de couvrir de manière plus équitable l’ensemble de la population malienne à travers la mise en oeuvre concertée de trois dispositifs spécifiques gérés par une même instance, la CANAM : l’AMO pour les salariés et fonctionnaires, le RAMED pour 5% de la population la plus pauvre, et la mutualité pour les 78% des secteurs informel et agricole. Relever ce dernier défi suppose d’introduire certaines innovations tant dans le montage institutionnel et technique que dans l’offre mutualiste. On peut noter ainsi outre une certaine harmonisation dans le paquet de soins et a portabilité entre les trois dispositifs, la professionnalisation des mutuelles, le déploiement de mutuelles à l’échelle du cercle et le caractère obligatoire de l’adhésion. L’UTM est par ailleurs pressenti comme organisme de gestion déléguée du RAMU. En 2015, le programme PADSS, mis en oeuvre dans deux cercles de la région de Mopti de 2016 à 2021, se propose d’expérimenter la plupart de ces innovations mutualistes et d’être en cela un programme pilote pour le RAMU. L’étude porte sur cette expérimentation, et plus particulièrement sur les facteurs susceptibles d’influer son passage à échelle qu’elle propose, dans la perspective de la couverture universelle santé, incarnée au Mali par le Régime d’assurance médicale universelle (RAMU). Méthode : Elle repose sur une collecte de données par entretiens, aux niveaux national et local, auprès des différents acteurs impliqués dans l’expérimentation et la protection sociale (N=136), sur l’analyse des documents produits (N=42) et sur de longues missions d’observations au niveau des mutuelles et des formations sanitaires. Le cadre d’analyse retenu (Greenhalgh et al 2004) concernant la diffusion et le maintien des innovations dans le secteur sanitaire, permet de faire ressortir le potentiel et les limites de cette expérimentation en mettant l’accent sur le contour des innovations retenues et leur articulation, leurs conditions très concrètes de mise en oeuvre, resituées dans leurs contextes. Résultats : La proposition mutualiste innovante constitue un pas décisif pour assurer la couverture maladie des secteurs agricole et informel au Mali. Cependant, les tergiversations au plus haut niveau de l’État ou sur le plan international, et la frilosité, tant financière qu’idéologique, pour renouveler la proposition mutualiste, pénalisent cette expérimentation. La volonté réformatrice doit être amplifiée et soutenue à l’avenir pour espérer le passage à échelle d’un dispositif moins coûteux car techniquement et institutionnellement plus efficace. Par ailleurs, à défaut d’intention politique de mobiliser les ressources nationales existantes et d’accepter un réel changement de paradigme dans le financement de la santé, il est à craindre que la recherche de viabilité financière se fasse une nouvelle fois au détriment de la performance du dispositif. Cette analyse et la mise en perspective de cette expérimentation avec d’autres expériences africaines montrent que l’intérêt porté à la viabilité technique et institutionnelle d’une proposition conditionne sa viabilité financière et ses performances, pour un passage à échelle réussi.
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