En dépit de leur intégration dans le monde soviétique pendant plus d’un demi-siècle, les républiques d’Asie centrale ont conservé leur propre logique de fonctionnement fondée principalement sur les traditions et coutumes très anciennes. De sorte que dans ces républiques la transition de la fécondité s’est déclenchée tardivement. L’islam a été très souvent évoqué comme facteur explicatif de la résistance à la baisse de la fécondité. Mais la transition rapide de la fécondité en Iran et en Algérie a remis défini-tivement en cause ce genre d’argument. L’expérience iranienne notamment a révélé qu’en dépit d’un contexte politique et juridique défavorable la société s’est ouverte aux changements proposés par la modernité en laissant circuler les nouvelles normes et valeurs qui ont remplacé lentement le substrat traditionnel et fini par modifier les rapports sociaux aussi bien que le statut de la femme. C’est dans cette optique qu’il faut également s’interroger sur l’évolution de la fécondité dans les républiques centrasiatiques.