Le présent ouvrage s’inscrit à la suite d’un dossier préparé dans le cadre de la contribution de la France à la 36e session de la Commission de la population et du développement de l’ONU, tenue en mars-avril 2003 sur le thème « Population, éducation et développement ».
Alors qu’à la suite de la Conférence de Jomtien, en 1990, la priorité est d’abord à l’accroissement (le plus rapidement possible) des niveaux de scolarisation, et que l’éducation (scolaire) est présentée dans les discours officiels comme « la » solution aux « problèmes » de population et de développement, il apparaît utile et opportun de s’interroger à nouveau sur ce triptyque « population, éducation et développement », notamment sur les conditions de réalisation de l’Education Pour Tous (EPT), et sur les finalités de l’éducation. Sans prétendre à une quelconque exhaustivité sur une thématique aussi complexe, cet ouvrage en aborde divers aspects, certains encore peu traités, combinant exercices de synthèse et réflexions critiques. En regard de la situation actuelle, des enjeux et défis qui se posent en Afrique subsaharienne, il concerne prioritairement cette région du monde.
Une première partie aborde ce triptyque à travers l’influence de l’éducation sur la fécondité et la mortalité, la problématique du défi posé par la fuite des cerveaux, et l’apport de la recherche en économie sur la relation entre éducation et développement.
Intitulée « les politiques éducatives en question », la deuxième partie propose tout d’abord une réflexion sur la nouvelle donne pour l’éducation au Sud dans le contexte de la mondialisation, suivie d’un développement sur la question du coût et du financement de l’éducation, avec en dernier lieu une interrogation : quelles politiques éducatives pour quelle éducation ?
La troisième partie porte sur les rapports entre école et société à travers, d’une part, une analyse de l’évolution des représentations et des rapports entre famille et école, et, d’autre part, un état des connaissances sur les relations entre scolarisation et travail des enfants.
La dernière partie traite enfin de deux thématiques spécifiques : l’impact du Sida sur l’éducation ; les relations entre éducation, violences et conflits.
L’ouvrage se termine par une série d’enseignements et de recommandations, aussi bien sur le plan de la recherche que des politiques liées à l’éducation.
Marc PILON, démographe, est Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et membre de l’Unité de Recherche 105 « Savoirs et développement ». Centrés sur l’Afrique subsaharienne, ses travaux portent globalement sur les dynamiques démographiques et familiales. Depuis une dizaine d’années, ses recherches concernent plus particulièrement la thématique de l’éducation, notamment l’analyse des pratiques familiales en matière de scolarisation à partir des données de recensement et d’enquêtes. Depuis 1997, il coordonne le réseau international de recherche FASAF « Famille et scolarisation en Afrique », réseau actuellement hébergé par l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) à Ouagadougou (Burkina Faso).