Publications des membres du Ceped

2008

  • Larmarange Joseph (2008) « L’évaluation de la prévalence du SIDA en Afrique » (communication orale), présenté à L'évaluation (journée scientifique de l'université Paris Descartes), Paris.
    Résumé : Régulièrement, ONUSIDA publie des estimations de la prévalence du VIH. Ces dernières ont subi plusieurs révisions importantes ces dernières années du fait de la publication de nouvelles données. Dans les années 1990, la prévalence du VIH a été essentiellement estimée à partir de la surveillance sentinelle des femmes enceintes. Depuis 2001, se sont multipliées des enquêtes nationales en population générale avec dépistage du VIH, qui fournissent une estimation plus précise des niveaux des épidémies et mettent en lumière les limites de la surveillance sentinelle. Cependant, moins chère et plus facile à mettre en œuvre, cette dernière fournit des données annuelles tandis que les enquêtes en population générale n’ont lieu que tous les 5 à 10 ans. La démarche actuelle d’ONUSIDA consiste donc à estimer les niveaux à partir d’enquêtes en population générale et les tendances à partir de la surveillance sentinelle.

  • Larmarange Joseph (2008) « Accès aux antirétroviraux en Afrique et baisse de la mortalité », Transcriptases, 137, p. 2-4. http://www.vih.org/transcriptases.
    Résumé : Au Malawi, la mise en place d’un programme d’accès gratuit aux traitements antirétroviraux a induit une baisse de la mortalité chez les adultes, visible à peine huit mois après le démarrage du programme. Une modélisation en Afrique du Sud montre qu’un élargissement rapide de l’accès aux ARV éviterait chaque année un nombre conséquent de décès à l’échelle de la population. Si l’impact de l’accès aux traitements sur la mortalité à l’échelle d’une population est prévisible, celui sur le nombre de nouvelles infections demeure encore incertain.

  • Larmarange Joseph (2008) « Homosexuels masculins : les oubliés de la prévention ? », Transcriptases / ANRS Information, 138, p. 61-62. http://www.vih.org/transcriptases.
    Résumé : POINTS-CLÉS : • Quelque soit le continent, les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes) constituent l’une des populations les plus touchées par le VIH, y compris dans les pays à épidémie généralisée. • De nombreux pays ne prennent pas en compte les HSH dans leur système de surveillance de l’épidémie ni dans leurs programmes d’action. • Lorsqu’ils sont pris en compte, les sommes allouées aux actions de prévention qui leur sont destinées restent proportionnellement très inférieures à la place qu’occupent les HSH dans l’épidémie. • 86 pays dans le monde criminalisent les rapports sexuels entre deux hommes adultes consentants, dont sept condamnant à la peine de mort.


  • Larmarange Joseph (2008) « HIV prevalence estimates: the new deal in Sub-Saharan Africa since 2000 », in The Political Economy of HIV/AIDS in Developing Countries: TRIPS, Public Health Systems and Free Access, éd. par Benjamin Coriat, Cheltenham : Edward Elgar, p. 169-189. ISBN : 978-1-84844-077-7. http://dx.doi.org/10.4337/9781848444898.00018.
    Résumé : HIV prevalence and incidence data are necessary at different levels: monitoring the epidemics, understanding their dynamics, determining priorities of actions, modeling AIDS impact on population… In macro-economy, HIV prevalence is often an important parameter of the models. HIV prevalence data are often used for evaluation, planning and advocacy and so their uses are very political. Since 2000, UNAIDS estimates changes have reflected improvements in methodology used. For example, the estimated number of persons living with HIV worldwide in 2007 was 33.2 million [30.6–36.1 million] (UNAIDS 2007), a reduction of 16% compared with the estimate published in 2006 (39.5 million [34.7–47.1 million]) (UNAIDS 2006). This difference is largely due to better data and assumptions about HIV epidemics. So, UNAIDS estimates from different reports cannot be directly compared and apparent trends does not reflect HIV epidemic trends. This paper proposes to review and discuss the different sources of HIV data and estimation methodology used.
  • Larmarange Joseph, Enel Catherine, Wade Abdoulaye S., Desgrées du Loû Annabel et Groupe ELIHoS (2008) « Homo-bisexualité masculine et prises de risques lors du dernier rapport sexuel avec un homme et avec une femme au Sénégal » (communication orale), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectif En 2007 au Sénégal, une étude socio-comportementale auprès de 501 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) a montré que 438 (87,4 %) avait déjà eu un rapport avec une femme. Le volet anthropologique a montré des formes diverses d’homo-bisexualité et des stratégies différenciées avec les hommes et avec les femmes. Nous cherchons ici à mettre en évidence les facteurs associés à une pratique à risque avec chaque sexe. Méthode Un questionnaire standardisé a été administré à 501 HSH recrutés par la technique boule de neige à Dakar et dans deux villes moyennes. Le questionnaire comportait une description détaillée du dernier rapport sexuel avec un homme et avec une femme, permettant de mettre en lien les pratiques sexuelles avec des variables sur ego, son/sa partenaire et le contexte du rapport. Résultats Les pénétrations non protégées sont plus fréquentes avec les femmes (39,7 %) qu’avec les hommes (24,2 %). Avec un homme, le principal facteur de risque est le lieu de l’acte sexuel : 65,5 % de pénétrations anales non protégées si le rapport a eu lieu en extérieur (contre 21,5 %). Cette prise de risque est moins fréquente parmi ceux ayant suivi une action de prévention ciblée HSH (15,0 % contre 37,2 %) et parmi ceux appartenant à une association HSH (11,7 % contre 20,8 %). Enfin, les risques sont plus élevés avant 25 ans et après 35 ans. Avec une femme, le préservatif n’est presque jamais employé avec l’épouse, du fait du désir d’enfant. Hors mariage, l’âge de la partenaire est prépondérant : 74,5 % de rapports à risque si elle a 15 ans ou moins, 30,1 % entre 16 et 20 ans et 17,3 % pour les partenaires de 21 ans ou plus. Enfin, les HSH instruits et ceux sensibilisés et/ou membres d’une association se protègent plus avec leurs partenaires féminines. Conclusion Les actions de sensibilisation menées spécifiquement auprès des HSH depuis 2004 au Sénégal ont eu une certaine efficacité puisque les HSH sensibilisés se protègent plus, à la fois avec les hommes mais aussi avec les femmes, bien que l’effet soit moindre. La bisexualité étant importante et les facteurs de risque n’étant pas les mêmes avec les femmes, il importe que les actions de sensibilisation intègrent la problématique de la bisexualité et les pratiques des HSH avec des femmes.

  • Larmarange Joseph et Le Cœur Sophie (2008) La situation de l’épidémie VIH/Sida, Fiche d'actualité (5), Paris : Ined, 3 p. http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/fiches_actualite/sida/.
    Résumé : La découverte en 1983 du virus du sida (Virus de l'immunodéficience humaine ou VIH) par deux chercheurs français de l'Institut Pasteur, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier vient d'être couronnée par l'attribution du prix Nobel de médecine 2008. Vingt-cinq ans après cette découverte majeure, où en est l'épidémie de VIH/sida ?
  • Larmarange Joseph, Vallo Roselyne, Yaro Seydou, Msellati Philippe, Méda Nicolas et Ferry Benoît (2008) « Comparaisons locales de la surveillance sentinelle des femmes enceintes et des Enquêtes Démographiques et de Santé au Burkina Faso et au Cameroun » (poster), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectif Les prévalences nationales du VIH ont été historiquement estimées à partir de la surveillance sentinelle en cliniques prénatales (CPN). Depuis 2001, les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) en population générale constituent une nouvelle source d’informations. Pour plusieurs pays, les estimations entre ces deux sources divergent, principalement en raison de la localisation des sites sentinelles retenus. Certains travaux ont montré que les CPN pouvaient constituer un bon indicateur local. Nous cherchons ici à comparer localement EDS et CPN afin de préciser la représentativité de ces dernières. Méthode Nous avons eu recours à des techniques d’analyse en composantes d’échelle et d’interpolation spatiale afin de cartographier les variations infrarégionales de la prévalence du VIH à partir des EDS. La méthode employée a été testée à partir d’une modélisation avant d’être appliquée aux EDS 2003 du Burkina Faso et 2004 du Cameroun. Un programme informatique a été spécialement conçu à cette fin (http://www.ceped.org/prevR). Nous obtenons les tendances régionales de la prévalence du VIH dans un rayon de 30 à 90 kilomètres, que nous comparons avec les données CPN. Résultats La prévalence du VIH mesurée en CPN est fortement dépendante de la zone de recrutement (ZR) de cette dernière. Pour les petites agglomérations isolées, le nombre limité de cliniques induit que leur ZR correspond approximativement à l’agglomération et son voisinage plus ou moins proche. Dans les grandes villes ou les régions fortement urbanisées, la diversité des CPN disponibles rendent les ZR plus complexes. Elles peuvent s’interpénétrer et/ou se superposer. Les CPN ne seront pas forcément représentatives de l’agglomération étudiée. Les CPN situées en milieu rurale traduisent pour leur part une prévalence très localisée qui peut diverger de la tendance régionale. Conclusion La surveillance sentinelle en CPN peut s’avérer un mauvais indicateur des niveaux régionaux de l’épidémie, en fonction de leurs zones de recrutement et des variations spatiales de la prévalence. Une comparaison avec d’autres sources est donc nécessaire avant de pouvoir généraliser une observation réalisée en CPN. Cependant, elle reste adaptée pour une surveillance locale des tendances temporelles de l’épidémie.
  • Larmarange Joseph, Vallo Roselyne, Yaro Seydou, Msellati Philippe, Méda Nicolas et Ferry Benoît (2008) « Impact des biais de trois Enquêtes Démographiques et de Santé africaines sur l’estimation de la prévalence nationale du VIH » (communication orale), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectif Depuis 2001, plusieurs enquêtes nationales en population générale avec dépistage du VIH, en particulier des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), ont été menées en Afrique subsaharienne. Dans certains pays, leurs résultats étaient sensiblement différents de ceux de la surveillance sentinelle en cliniques prénatales. Les taux de non réponse (refus ou absence) des EDS ont souvent été cités pour expliquer ces différences. L’objectif de ce travail vise à estimer l’impact des différents biais de trois EDS (Burkina Faso 2003, Cameroun 2004 et Kenya 2003) sur la prévalence nationale du VIH mesurée. Méthode Nous avons eu recours à une modélisation mathématique pour estimer les individus infectés non observables du fait de la fenêtre sérologique des tests de dépistage. Des données de recensement et de l’UNHCR ont permis de prendre en compte les individus hors ménages ordinaires, dont les réfugiés en camps. L’ancienneté des bases de sondage utilisées a été compensée à partir de projections de population. Nous avons posé deux hypothèses simples concernant les ménages éligibles non enquêtés, considérant que leur prévalence était soit double soit moitié moindre. Enfin, la prévalence des individus éligibles mais non testés a pu être estimée à partir de modèles logistiques. Lorsque les données étaient faibles ou insuffisantes, nous avons maximisé l’amplitude des biais. Résultats Au Burkina Faso, la prévalence observée est de 1,77 % (IC 95 % : 1,49-2,11) tandis que la prévalence ajustée est de 1,86 % pour l’hypothèse haute et 1,82 % pour l’hypothèse basse. Elles sont respectivement de 5,44 % (5,00-5,91), 5,84 % et 5,43 % au Cameroun, 6,88 % (6,27-7,54), 7,16 % et 6,55 % au Kenya. Pour les trois EDS, la prévalence ajustée est située au sein de l’intervalle de confiance à 95 % de la prévalence observée, et même au sein de l’intervalle de confiance à 75 % (excepté l’hypothèse haute au Cameroun). Conclusion Les résultats des EDS constituent de bons indicateurs du niveau de la prévalence nationale du VIH parmi les adultes en population générale. L’impact des différentes sources de biais reste limité, inférieur aux erreurs d’échantillonnage. L’approche d’ONUSIDA consistant à estimer le niveau des épidémies à partir d’enquêtes en population générale s’avère pertinente.
  • Wade Abdoulaye S., Larmarange Joseph, Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Ndawinz Jacques, Sene Amsata, Enel Catherine, Ba Sidi, Niang Diallo Pape, Toure Kane Ndeye Coumba, Mboup Souleymane et Desgrées du Loû Annabel (2008) « Diminution des prises de risque chez les HSH au Sénégal entre 2004 et 2007. Projet ELIHoS, ANRS 12139 » (communication orale), présenté à 15e Conférence Internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), Dakar.
    Résumé : Objectifs Une enquête épidémiologique menée auprès de 463 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) avait montré en 2004 une prévalence de l’infection par le VIH très élevée dans cette population (21,5 %) et un taux élevé de pratiques à risque. Plusieurs interventions de prévention spécifiquement orientées vers cette communauté HSH ont alors été menées : un programme de prise en charge des IST et du VIH, une action de sensibilisation aux risques sexuels et une action de plaidoyer auprès de l’ensemble des acteurs de la vie publique. Une seconde enquête a été menée en 2007 pour mesurer les évolutions des prévalence VIH et IST, et évaluer l’impact des actions de sensibilisation sur la prise de risque par rapport au VIH. Méthode A Dakar, Mbour/Thiès, et Saint-Louis, 501 HSH recrutés selon la technique boule de neige ont été enquêtés. L’enquête consistait en un questionnaire fermé sur des informations sociodémographiques, comportementales et biomédicales, et en un examen clinique et des prélèvements de sang et d’urine visant à détecter les IST et l’infection à VIH. Les indicateurs biologiques et comportementaux ont été comparés à ceux obtenus lors de l’enquête de 2004. Résultats La prévalence du VIH parmi les HSH est demeurée stable depuis 2004 : 21,5% [95% CI : 17.8-25.7] en 2004 et 21,8% [95%CI : 18.3-25.7] en 2007 (p=0.9). Par contre les comportements à risque ont diminué : la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport insertif non protégé avec un homme au cours du mois précédant l’enquête est passée de 24 % en 2004 à 9 % en 2007 (p<0.01), la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport réceptif non protégé est passée de 20 % en 2004 à 10 % en 2007 (p<0.01), et la proportion d’hommes qui ont eu au moins un rapport non protégé avec une femme est passée de 18 % à 12 % (p<0.01). Chez les plus jeunes, l’important multipartenariat a fortement diminué : 19,5 % des moins de 20 ans avaient déclaré en 2004 avoir eu plus de 20 partenaires sexuels au cours de leur vie, contre 4,1 % dans cette classe d’âge en 2007. Conclusion Les interventions de prévention menées auprès des HSH ont été suivies d’une réduction des prises de risque dans cette population. Prendre en compte de façon spécifique ce groupe dans les programmes de lutte contre le sida est donc efficace et important pour contrôler l’épidémie.
  • Wade Abdoulaye S., Larmarange Joseph, Diop Abdou K., Diop Oulimata, Gueye Khady, Marra Adama, Sene Amsata, Enel Catherine, Ba Sidi, Niang Diallo Pape, Toure Kane Ndeye Coumba, Mboup Souleymane et Desgrées du Loû Annabel (2008) « Reduction of risk behaviors among MSM in Senegal after targeted prevention interventions » (poster n°THPE0349), présenté à XVII International AIDS Conference, Mexico.
    Résumé : Background In Senegal, an epidemiological survey conducted in 2004 among 463 men having sex with men (MSM) revealed a high HIV prevalence (21.5%) and high proportions of unprotected sex and bisexual activity (Wade, 2005). The health authorities concluded that not giving MSM access to health care could compromise all the efforts achieved in Senegal in combating HIV. Consecutively, interventions targeting MSM were developped, aiming to improve their access to health care programs and to raise their awareness to sexual risk. A second survey carried out in 2007 measured the evolution of HIV and STIs prevalence among MSM and assessed the impact of these preventive operations. Methods In the capital city and in two medium-sized towns, 501 MSM recruited through the snowball referral method were surveyed in 2007 with a face-to-face close-ended standardized questionnaire. They provided blood and urine samples to be tested for STIs and HIV. The biological and behavioral indicators were compared to those collected in 2004. Results The HIV prevalence among MSM remains stable, from 21.5% [95% CI : 17.8-25.7] in 2004 to 21.8% [95%CI :18.3-25.7] in 2007 (p=0.9), but risk behaviors decreased meanwhile. The proportion of men who had at least one unprotected insertive anal intercourse during the last month with a male partner decreased from 24% to 9% (p<0.01), the proportion of men who had at least one unprotected receptive anal intercourse decreased from 21% to 10% (p<0.01), and the proportion of men who had at least one unprotected intercourse with a female partner decreased from 18% to 12 % (p<0.01). Conclusion Prevention interventions targeted towards men having sex with men led to a reduction of risk behaviors in this group, showing their efficiency. They should be systematically implemented in this high-risk group.
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